J’aime appeler cette fin d’année 2017 la Leeloo Great Concert Extravaganza 2K17. Déjà parce que ça fait genre « truc de fou » et que je pourrai grave le marketer à base de hashtag et de t-shirts commémoratifs, mais aussi et surtout parce que c’est vrai : entre juin et décembre 2017, je vais assister à six concerts d’artistes ou de groupes que j’aime tout particulièrement et que j’attendais de voir ou revoir depuis longtemps.
Et ça a commencé début juin.
C’est Amanda Palmer qui a ouvert cette Extravaganza, accompagnée sur scène par Edward Ka-Spel des Legendary Pink Dots et Patrick Q. Wright, violoniste de génie. Un concert exceptionnel, tant par les artistes qui étaient sur scène que pour son atmosphère unique et intimiste.
Nous étions peut-être deux cents à la Cigale ce soir là, peut-être plus, certainement plus, mais je suis nulle pour jauger la foule. Toujours est-il que j’ai eu l’impression que nous n’étions pas nombreux, que la salle n’était pas du tout pleine et c’est ce qui a fait, en partie, le caractère exceptionnel de cette soirée. Imagine le cocktail gagnant : une petite salle peu remplie, des artistes au charisme puissant venus défendre un album à la fois poétique et sombre, un public plus qu’attentif, hypnotisé, subjugué, absorbé.. tout cela a fait que je n’oublierai jamais ma première rencontre scénique avec Amanda Palmer.
Amanda Palmer est une artiste hors du commun. Compositrice, auteure, chanteuse, performeuse, activiste, harangueuse de foule, joueuse de ukulele, organisatrice de concerts sauvages, poète, interprète…elle a de multiples casquettes qu’elle coiffe toutes avec brio.
Elle a cette particularité de n’avoir plus de label depuis près de dix ans et de produire absolument tout ce qu’elle fait grâce au crowdfunding via le site Patreon. C’est une des premières artistes à avoir demandé à ses fans de l’argent pour créer et, par cet aspect, elle a révolutionné à elle toute seule, le monde de la musique.
Je te recommande vivement de regarder son TED Talk sur le sujet voire de lire son livre « The Art Of Asking ». Attention, émotions garanties.
Avec Amanda Palmer, la personnalité de l’artiste est indissociable de l’émotion que sa musique provoque. J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi transparent avec son public que ce soit pendant son processus créatif qu’en concert, sur son blog ou en tournée lorsqu’elle demande un coin de canapé à ses fans aux quatre coins du globe. Et niveau musique, ça se ressent au travers de chansons pleines de morceaux d’elle-même, de sa vie, de ses aventures, de ses moments de joie, de peine, de doute. Qu’elle soit accompagnée d’un piano, d’un violon et de quelques beats comme lors de ce concert ou d’un Grand Theft Orchestra comme sur l’album Theatre is Evil, Amanda Palmer me fait vibrer, m’émeut sincèrement et profondément. Elle me faire rire et me fait aussi pleurer. Et c’est pour tout cela et bien plus encore que mes larmes ont coulées quand elle a chanté « Machete« , seule avec son piano, sur la scène de la Cigale. Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti une émotion telle, pas seulement parce que j’avais attaché des émotions à ce morceau en l’écoutant, non, mais aussi, parce que sa prestation, sa façon de chanter, ses mots, leur sens, son interprétation…elle m’a tout envoyé dans la tronche et je n’ai pas pu faire autrement que de pleurer.
C’était magnifique. Puissant. Magique.
Une bien belle façon de commencer mon Extravaganza.
Que j’ai d’ailleurs poursuivie en beauté pas plus tard qu’hier soir, lors d’un petit rencard de rien du tout, avec un certain Dave Grohl.
Dave, Pat, Taylor, Chris & Nate
Alors là, on était sur une toute autre ambiance. Déjà musicalement, les Foo Fighters, c’est un son bien différent d’AFP, et puis le lieu était pas tout à fait ce qu’on pourrait qualifier d’intimiste. Mais malgré tout, j’ai eu l’impression de passer une soirée en (presque) tête-à-tête à Bercy avec les Foo Fighters. Dave, les gars et moi, plus quelques milliers d’autres personnes mais ça, c’est accessoire.
Pour ce concert, mon attente était énorme. J’avais « vu » les Foo Fighters en live lors de leur streaming du concert au Cheese & Grain, puis, plus récemment, lors de la retransmission live sur Twitch de leur set au Glastonbury (merci la BBC, la qualité sonore et vidéo étaient au rendez-vous, c’était spectaculaire). Je savais que ça allait envoyer.
Les Foo et moi, c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué que je voulais conjurer et un arrière-goût de tragédie que j’avais besoin de faire passer avec de la joie, de l’amour et des grosses guitares. C’est aussi l’histoire d’un groupe qui a toujours été en arrière-plan de ma vie musicale jusqu’à ce que je réalise qu’il méritait toute sa place au premier plan voire qu’il surpassait certains de ceux qui ont occupé le devant de ma scène toutes ces années.
Longtemps relégués dans ma tête au rang de « groupe sympa », je me suis rendue compte en 2007, en écoutant Echo, Silence, Patience & Grace, que j’étais passée à côté de quelque chose de grand, de puissant et que les Foo Fighters étaient plus que « le-projet-solo-de-Dave-Grohl-ancien-batteur-de-Nirvana ». Ils étaient l’un des putain de meilleurs groupes de rock du monde. J’en suis tombée follement amoureuse. J’ai ressenti pour la première fois depuis longtemps cette émotion mêlant amour, joie, énergie, passion et rage de vivre que provoquent les plus grands. Une émotion un peu différente de ces amours adolescentes que j’avais eu auparavant avec Manson, Korn et les autres, mais toute aussi forte. Un amour moins passionnel peut-être, mais tout aussi puissant.
Autant te dire qu’au moment où les lumières se sont éteintes dans la salle et que Dave est entré sur scène seul avec sa guitare pour jouer « Times like these » en solo et en acoustique (avant d’être rejoint par le reste du groupe), les frissons ont été intenses et quelques larmes ont été versées. Pendant deux heures, qui m’ont paru durer dix minutes, j’ai eu l’impression d’être seule dans cette salle et d’avoir ma playlist idéale jouée rien que pour moi par un groupe que j’ai attendu de voir pendant des années. Oublié le rendez-vous manqué, pardonné le temps perdu à en aimer d’autres, excusés les mois d’attentes, ma rencontre avec les Foo a été à la hauteur de mes espérances.
Bon, j’avais dit que je le ferai pas, mais mate-moi cette putain de setlist ! Les mecs ont joué Rope et Arlandria ! Et Run, premier extrait du nouvel album Conrete & Gold, en live, je n’ai pas de mots, que des onomatopées du style « RHOLALA », »FOUYOUYOU » et « POPOPO » !
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Tu le vois, le petit « Dirty Water » ? Joué rien que pour Paris (parce que <3), il s’agit d’un nouvel extrait du prochain album, qui s’annonce une tuerie sauvage dont j’ai hâte de me délecter !
Je suis sortie de la salle avec les oreilles qui bourdonnaient et presque aphone mais franchement, je m’en foutais. J’étais heureuse d’avoir enfin passé quelques heures en leur compagnie. J’étais émue d’avoir vu et entendu les chansons que je fredonne depuis des années en live.
Maintenant je peux le dire : j’ai vu les Foo Fighters en concert et c’était énorme.
Extravaganza : what’s next ?
Déjà deux concerts de faits sur les six qui m’attendent jusqu’à décembre et mon cœur a déjà explosé des dizaines de fois. La prochaine qui aura la responsabilité de me faire danser et chanter à tue-tête, c’est Lady Gaga, que j’ai aussi vraiment hâte de voir en concert tant ses prestations scéniques sont hallucinantes.
Après elle, il y aura Justice, Marilyn Manson et Royal Republic.
Peut-être d’autres entre temps ? J’espère !
Crédit photo en-tête : manuwino live photography
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