Compulsion #2

Quand y’en a plus…

Un podcast

Central Podcast, par Sophie Lambda et Virginie Renault. Ça parle de la série Friends et ça digresse un peu (beaucoup) sur plein de sujets, en lien (ou pas) avec l’épisode de la série sur lequel se penche l’épisode (du podcast). J’aime énormément ce podcast et je pense que c’est très fortement lié aux deux “animatrices”. Amies dans la vraie vie, toutes les deux fans de Friends, elles profitent de se remémorer un épisode pour discuter de ce qui leur avait plu, mais aussi, déplu, et surtout, de faire le lien avec la “vraie vie” en analysant, avec simplicité, sincérité et candeur, la psyché des personnages et ce à quoi ils nous renvoient. Ce n’est pas simplement un podcast sur une série, qui va parler des épisodes et énumérer les fun facts sur les tournages mais plutôt, un moment d’échange à partir d’un épisode d’une série culte. Je suis moi-même une grande fan de Friends et au-delà de les écouter discuter des intrigues et des personnages, j’apprécie énormément d’entendre ces deux femmes se raconter au travers de cette série. Ça me fait penser à un des premiers podcasts que j’avais écouté, Harry Potter and the Sacred Text, qui se basait sur un chapitre du livre pour explorer un thème précis (la colère, la tristesse, la haine…), à la manière de la lecture d’un texte sacré inspirée de la pratique de la lectio divina. Central Podcast reste quand même beaucoup plus drôle et moins “écrit” que HPST, ce qui me plait encore plus !

 

Une série

Parfois, tu regardes une série en te disant que ça va te vider le cerveau, que tu n’auras pas à trop réfléchir pour suivre l’intrigue des épisodes et que ça t’apportera la satisfaction d’avoir passé quelques minutes/heures à te reposer cérébralement. Je pensais que S.W.A.T serait de ce genre. Et elle l’est, à vrai dire, mais elle a un petit quelque chose en plus qui me donne envie de vous en parler un peu.

Le pitch est simple et comme on les aime : on suit les aventures d’une unité du SWAT à Los Angeles, entre entrainements et interventions pour sauver la ville et ses habitant·e·s des griffes de, dans le désordre : trafiquants de drogues, terroristes, membres de secte, cambrioleurs, faussaires, gangs qui se font la guerre, politiciens véreux, trafiquants d’armes… En bref, grâce à cette unité du S.W.A.T., le crime n’a qu’à bien se tenir. Outre le fait de les voir en action avec leurs plus beaux guns et leurs plus gros camions d’intervention, on embarque dans la vie de chaque membre de l’unité pour découvrir qu’ielles ne sont pas que des agents musclés et hypers entrainés mais aussi, des humains avec des vrais problèmes d’humains, comme vous et moi ou presque.

Jusque là, rien de bien original, ni de transcendant.

Pourtant, il y a quelque chose dans S.W.A.T. qui change des séries policières américaines habituelles telles que Les Experts, JAG, Hawai 5-0 ou encore NCIS (oui, j’ai des refs de daronnes, excusez-moi). S.W.A.T. est une série vraiment progressiste et contemporaine. Racisme systémique, montée du suprémacisme blanc aux USA, sexisme, addictions, tensions entre les communautés, histoires familiales complexes… S.W.A.T. a le mérite de traiter de thèmes dans l’ère du temps sans trop appuyer sur le pathos ni tout résoudre à grand coup de morale et de méga happy end.

La série est légère, le sang ne coule pas à flot, les personnages ne sont pas trop complexes, cependant, ielles ont tous·tes quelques failles qui les rendent humains et à la fois, font d’elleux des représentant·es de notre société un poil plus crédibles que d’habitude. L’un se débat avec sa dyslexie, l’autre avec des dettes parce que le système de santé américain est fucked up; l’une est bisexuelle et dans un trouple où tout n’est pas toujours facile à gérer, l’autre a fait le tour des familles d’accueil toute son enfance et subi de nombreux abus; l’un est afro-américain et tente de gérer la défiance de sa communauté envers les forces de police, l’autre est une femme qui essaie de gravir les échelons pour ses compétences… Et même si les scénars sont plutôt convenus, même si on comprend toujours assez rapidement comment chaque épisode va se terminer, il y a quelque chose d’intéressant dans la façon qu’a S.W.A.T. de se positionner dans l’actualité.

Je sais bien que ce n’est pas la seule série qui aborde ces sujets, et d’autres le font avec bien plus de réussite, cependant, c’est surtout parce que c’est précisément le genre de séries où l’on n’attend pas ces discours que ça me surprend de les y trouver. Et ça me fait plaisir de voir de quelle manière ils sont inclus dans le récit, sans en faire trop, en les rendant parfois presque “anecdotiques” sans les minimiser, ou en tout cas, en tentant de normaliser un maximum les choses pour que ça passe dans l’histoire et que ça donne un peu de réalisme au tout.

Si le cœur vous en dit, c’est sur Netflix. Attention, je le redis, c’est pas dingue. Mais ça se laisse regarder.

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