Compulsion #18

Voyage voyage

Un album

Ostende-Miami de Léonard, sorti le 15 avril.

Je ne suis pas une habituée de la scène pop française, ma came à moi, c’est le rock, vous le savez (ou peut-être pas). Mais la vie a mis Léonard sur mon chemin et je ne peux que l’en remercier en vous en parlant un peu.

Anthony, le radio host qui accueille l’Instant Hex tous les mois dans son émission Le Balistiq Café du mercredi, m’a invitée à être son sidekick lors de l’interview du groupe Léonard. J’ai donc eu le plaisir de rencontrer les deux membres du groupe, Lydie Baron et Jean-Baptiste Prioul, tous deux Berruyers (habitants de Bourges si vous ne connaissiez pas) et de partager avec eux deux une heure d’interview dans une ambiance joyeuse et détendue (et c’est ça qu’on aime quand on interviewe des artistes).

Vous pouvez réécouter la chronique étendue – interview de Léonard sur Balistiq en podcast.

Le couple de musicos étaient là pour parler de leur nouvel album, intitulé Ostende-Miami, album que j’ai trouvé très chouette, à la fois doux et piquant, plein de poésie, bref, j’ai bien aimé alors que ce n’est pas du tout mon style de prédilection. Ça m’a rappelé un peu les Ting-Tings, un peu les Rita Mitsouko (ne me demandez pas), un peu plein de choses et, à la fois, c’est tout à fait Léonard et personne d’autre et j’ai donc eu envie de vous encourager à y prêter l’oreille et, si le cœur vous en dit, d’en parler autour de vous !

Une série (que j’attendais depuis longtemps)

The Dropout sur Star/Disney +.

Évidemment que je l’attendais celle-là ! Évidemment ! Une histoire de dingue, un scandale dans la Silicon Valley, Amanda Seyfried dans le rôle d’Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos, la startup qui devait révolutionner la médecine mais qui a juste ruiné ses investisseurs.

Depuis que j’ai lu le livre Bad Blood de John Carreyrou, en 2019, j’ai été fascinée par cette histoire. Comment une jeune femme a été érigée au rang de “nouvelle Steve Jobs” et s’est avérée être une fraude totale, comment la Silicon Valley et les business angels ont plongé tête la première dans son mensonge et l’ont encouragé, entretenu… comment elle a totalement perdu les pédales alors que son idée de base n’était pas si mauvaise… L’histoire d’Elizabeth Holmes et de Theranos est incroyable et le livre (qui raconte l’enquête de Carreyrou et qui fait suite à son article choc paru dans le Wall Street Journal) est un bijou de journalisme d’investigation et de récit de non-fiction. Je l’ai lu avec avidité car, je dois reconnaître, j’ai un petit (gros) kink pour les histoires de startup qui partent en couilles et sur les dessous des grosses entreprises de la tech qui nous montrent qu’elles sont bien ce que l’on pensent qu’elles sont, des boites de merde (don’t @ me, je ne changerai jamais d’avis). Dans la même veine je vous recommande de lire Chaos Monkeys d’Antonio Garcia Martinez, qui raconte, une histoire (parmi tant d’autres) de Facebook).

Forcément, quand j’ai entendu parler d’une adaptation de l’histoire d’Elizabeth Holmes et du scandale Theranos en série, j’étais saucée au max. La série n’est pas adaptée du livre de Carreyrou mais d’un podcast ABC Studio, qui s’appelle lui aussi The Dropout et elle retrace l’histoire du point de vue de Holmes (plus que dans le livre de Carreyrou).

Amanda Seyfried y est formidable (si on doutait encore de son talent) et joue à la perfection le rôle de cette femme tiraillée entre ses ambitions et sa jeunesse, ses lacunes sociales, culturelles… (dropout signifie ici “abandonner” dans le sens “arrêter l’université” – Holmes a quitté Stanford pendant sa deuxième année pour fonder son entreprise) et sa soif de réussite, qui se laisse emporter par ses mensonges jusqu’à la chute. Je l’ai trouvée époustouflante dans son interprétation de cette femme qui a sciemment changé sa personnalité et son apparence pour rentrer dans un moule de réussite californienne et de confiance en soi mimée pour tracer son chemin. Les passages où on la voit répéter des phrases encore et encore en changeant le ton de sa voix pour la rendre plus grave sont incroyables, Seyfried joue très très bien la perte de soi dans cette série et bon sang, quelle actrice !

Si vous avez encore besoin d’arguments pour regarder cette série dramatique, prenez donc ce casting de dingue : Wiliamm H. Macy joue Richard Fuisz, le magnat des brevets pharmaceutiques vexé de n’avoir pas eu l’occasion de conseiller Holmes à ses débuts et qui finit par la faire tomber, Laurie Metcalf joue Phyllis Gartner, une professeure de Stanford qui avait conseillé à Holmes de travailler plus avant de lancer son idée qu’elle jugeait non-aboutie et qui participera aussi à révéler le scandale, Stephen Fry joue Ian Gibbons, le scientifique qui a aidé à fonder Theranos et qui n’a vu que du feu aux manquements de l’entreprise jusqu’à ce qu’il soit foutu au placard comme un malpropre… À ces trois-là, ajoutez si cela ne vous suffit pas, Alan Ruck en cadre de la grande distribution américaine aveuglé par Theranos et ses promesses, Sam Waterson en ancien secrétaire d’État, lui aussi berné par l’assurance de Holmes, Nicky Andres dans le rôle d’une ancienne designeuse de chez Apple, débauchée par Theranos qui se rend compte que c’est du vent et évidemment Naveen Andrews dans le rôle de Sunny Balwani, le mentor/petit-ami/associé d’Holmes… La liste est LONGUE et incroyablement qualitative et voir tout ce petit monde redoubler de talent pour nous raconter cette histoire est un plaisir pour les yeux et le cœur.

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