MiniPouss

C’est moi qui l’ai cuit dans mon ventre et qui l’ai démoulé sous péridurale après 17 heures d’attente, j’ai donc le droit d’en être excessivement fière. Ça tombe bien, il est particulièrement beau et particulièrement intelligent : il sait dire « ba », « da », « ma », « ta », « glou », « brrrr » et encore plein d’autres onomatopées trop intelligentes. Je pense l’inscrire à Harvard d’ici deux ans, quand il aura eu son bac avec mention Très Bien.

MiniPouss était pas parti pour exister avant encore quelques années, en fait. A la base, les mioches et moi, ça fait deux, j’aime pas bien ça, ça bouge trop, ça comprend pas le second degré, ça te fait devenir grosse, bref, pas trop ma came. Cher et tendre a pourtant réussi à me convaincre que, vu que tous les deux on a un level de classe assez imposant (ouais on se kiffe et on se la raconte, et alors ?), si on se reproduisait ça ferai une double dose de classe. Je me suis alors dit que peut-être-un-jour-mais-pas-encore, je me déciderai à faire don d’une partie de mes gènes pour relever le niveau de la planète.

Cet être supérieur est né il y a maintenant un an et il mérite amplement son statut de Merveille Internationale, attribué par moi-même et un jury de professionnels comme son père, ses grands-parents et nos potes. En toute modestie et sans exagération aucune, je dirai que MiniPouss est parfait.

Avec ses grosses joues des familles, ses cuissots qui craignent les guilis, ses bras tous potelés que t’as envie de grignoter, ses cheveux blonds tous doux qui frisouillent et son regard espiègle, tu le foutrais en couverture du catalogue Verbaudet à toutes les saisons !

MiniPouss a le plus beau rire de tout l’univers. Son rire a même été élu « plus beau bruit du monde » (par moi, oui bon), c’est dire ! MiniPouss a une classe internationale, un rien l’habille, toutes les couleurs lui vont, même les plus improbables comme celles choisies par les copines de ma mère pour lui tricoter des pulls. Évidemment  ses cacas ne sentent pas mauvais et son vomit à la couleur de l’arc-en-ciel…

Ok, j’en rajoute un peu là, mais tu vois le concept : je suis fan de lui.

Je l’ai été quelques heures après avoir accouché, quand je me suis retrouvée seule avec lui, que je l’ai regardé dormir du sommeil de petit qui vient de parcourir tout un bassin et respirer son premier bol d’air, et que j’ai réalisé qu’il était vraiment là maintenant. Genre là-là, quoi ! Bon après il s’est réveillé et a commencé à hurler de faim et l’instant de grâce s’est envolé pour céder la place à la vraie vie, mais quand même…

MiniPouss c’est ma fierté ultime. LE truc que j’ai réussi dans ma vie. J’ai fabriqué quelque chose avec mon corps et c’est même pas tout pourri !

Et maintenant, MiniPouss a un an.

Un an qu’il nous rempli des containers de couches sales, qu’il nous réveille une nuit sur deux parce qu’il retrouve pas sa tétine dans son lit, qu’il nous fait creuser le trou de la Sécu avec ses rendez-vous chez la pédiatre, qu’il nous émerveille dès qu’il fait un truc un poil nouveau (Oh ! Regarde il a fait caca vert et pas orange cette fois-ci !), qu’il nous fait mourir de rire en faisant des gueules pas possibles quand il a mal aux dents ou le nez bouché, qu’il nous fait fondre quand on le regarde dormir… Un an qu’il a fait de nous des parents, des vrais, complètement gagas, tentant vaguement de respecter les principes qu’ils s’étaient dit qu’ils allaient tenir avant sa naissance.

Un an que je suis bouleversée ne serait-ce que par son existence.

Un an que je suis devenue une lionne, une ourse, une maman poule, une mère juive, une mère cool, une mère conne, une maman.

Joyeux anniversaire, fils.

Je t’aime.

3 commentaires pour “MiniPouss

  1. Je viens de relire ce post et j’ai envie de dire 3 choses :
    – j’adore ce post, il me fout un putain de sourire comme c’est pas permis tellement il est beau et rempli d’amour ;
    – le vomi de MiniPouss n’est pas de la couleur des arc-en-ciel et d’ailleurs, cet être superbe restera à jamais lié, dans ma mémoire, à mon premier séjour en tant qu’adulte à l’hôpital. Fort heureusement, c’était plus drôle que tragique : ça restera donc un bon souvenir (mais quand même, plus jamais j’y fais des bisous sur la bouche à ton fils. Ca m’aura servi de leçon) ;
    – vivement qu’il ait 2 ans, puis 3, puis plein !

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