Comme le dit ce fabuleux titre, plein de promesse de jeux de mots, j’ai des problèmes de dos et à 30 ans, c’est plutôt nul.
Dix ans déjà…
Je vais te raconter depuis le début, pour que tu comprennes. Il y a environ dix ans, j’étais jeune et belle et mince et insouciante et je fêtai la fin de ma première année de DUT avec mes camarades de classe au Parc de la Tête d’Or à Lyon (coucou les gônes !). C’est là que j’ai eu ma première expérience de personne âgée.
Au détour d’un grignotage de petits biscuits salés et d’un buvage de bière, tranquillou bilou, la jeunesse tout ça, assise en tailleur comme n’importe quelle jeune cool (oui, j’étais cool !), je me penchai pour attraper une nouvelle poignée de chips. Et là, c’est le drame, l’accident. Ma gloutonnerie me fut fatale, ou en tout cas elle le fut pour mon dos puisque, alors que je glissais ma main dans le paquet de chips, je sentis un « crac » plutôt inhabituel se produire dans le bas de mon dos, pour tout de suite irradier d’une douleur intense dans toute ma cuisse gauche.
Bizarre me dis-je. Ça fait mal sa race et pourtant j’ai rien fait.
La journée se termine, je regagne mon appartement, prépare mes affaires et m’en vais prendre le train pour rentrer chez môman pour le week-end. Le lendemain j’ai toujours mal sa race. Mais je fais avec en me disant que je me suis fait un bête « tour de rein », qu’avec un peu de chaleur et de repos ça devrait passer.
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Que nenni. Mon cul. Peau de zob. La nuit passe et je n’arrive pas à fermer l’oeil, j’en chie, je pleure, j’ai mal. Je vais donc tout naturellement me plaindre dès les premières heures à ma môman qui, en bonne mère qui se respecte, voyant ma détresse, m’emmène aux urgences pour comprendre de quoi ça s’agit quand même !
Diagnostic sans appel : sciatique.
A cette époque, je crois encore que les maux de dos sont bons pour les vieux. L’infirmière se foutra un peu de ma gueule parce que, c’est vrai qu’à 20 ans, avoir une sciatique, c’est ballot mais aussi et surtout quand c’est causé par un accident de chips.
Ta gueule, lui répondis-je, toute pleine de douleur et d’amabilité, et aboule la drogue !
Ce qu’elle fit sans plus attendre en m’administrant une bonne dose d’anti-inflammatoires en intra-veineuse (première rencontre avec la défonce légale, bonjour !). Je me souviens que c’était le jour du référendum pour la constitution européenne. Je me souviens avoir été voter pour la première fois de ma vie, très fièrement, mais aussi très défoncée, morte de rire dans l’isoloir, mais par contre, je ne me souviens plus du tout ce que j’ai voté.
Je suis repartie des urgences avec une belle ordonnance d’anti-douleurs, anti-inflammatoires et décontractants musculaires. Une semaine après, j’étais remise, me disant que l’on ne m’y reprendrait plus. Les chips assise en tailleur, c’est fini !
Enfin, c’est ce que je croyais…
Sciatique 2 : l’attaque du lumbago.
A l’époque, j’en avais parlé sur mon ancien blog, Juste pour Dire. Deux ans après la sortie remarquée et saluée par la critique de Sciatique Mon Amour, mon corps sortait le second volet d’une saga qui dure, qui dure : Lumbago, aime-moi tendre, aime-moi vrai.
L’histoire se répète, comme on dit et pour mon dos, c’est L’Histoire sans Fin. Pas d’accident de chips, cette fois-ci, j’étais depuis le premier épisode hyper prudente dès que je m’approchais d’un paquet de Pringles. Non, là, j’ai réussi à me faire un lumbago en restant assise sur une chaise à regarder des épisodes de Scrubs sur mon ordi… Aaaah, les sports extrêmes…
Une fois encore, je suis retournée chez le médecin, qui m’a, une fois encore, prescrit des anti-douleurs, des anti-inflammatoires et des décontractants musculaires. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai découvert la puissance des médicaments à base d’opium et de morphine. Un grand moment de défonce inattendue, ou comment avoir l’impression d’avoir fumé de la drogue alors que tu as juste mangé ton petit déjeuné.
Une fois encore, en une semaine, c’était bouclé. Mais j’avais eu le droit d’aller faire une radio du dos, qui m’avait appris que j’étais atteinte de scoliose. Soit. Mais en dehors de ça, pas mieux.
Un épisode par an, la clé du succès.
Les années passèrent, et mon corps, inlassablement, continuait à me faire un épisode de lumbago et/ou sciatique par an. C’était son marronnier, sa ritournelle. Je savais que chaque année, à tout moment, si je faisais un effort ou si je ne faisais rien, j’étais susceptible de me retrouver avec le dos bloqué.
Je reconnaissais les symptômes à chaque fois : ça tire dans le bas du dos, quand je me penche je n’arrive pas trop à me relever et ma jambe (la gauche le plus souvent) est pleine de crampes. Et à chaque fois, c’était la même chose, je ne prenais même plus la peine d’aller chez le médecin, j’avais ce qu’il fallait dans ma pharmacie : anti-inflammatoires, anti-douleurs et décontractants musculaires. Mon cocktail fétiche, ma potion chimique magique.
Quand je suis tombée enceinte de MiniPouss, je n’avais qu’une peur, de me recoincer et de ne pas pouvoir prendre de médicaments pour le soulager. Mais heureusement, je suis passée à travers. Quand j’ai recommencé le derby, miraculeusement, mon dos n’a pas trop posé de problèmes, un ou deux épisodes de douleurs par-ci par-là, mais rien d’immobilisant, les courbatures dans les cuisses prenant le dessus la plupart du temps.
C’était mon truc, quoi. J’étais la fille qui avait des problèmes de dos de temps en temps.
Et puis, il y a un mois…
Le boss de fin
Ça a commencé pareil. J’ai eu mal dans le bas du dos. J’ai donc pris sur moi, pris des médocs sans ordonnance et mis ma ceinture de maintien lombaire. Je me disais qu’au bout d’une semaine ça allait passer. Comme d’habitude.
Mais au bout d’une semaine, c’est pas passé. Ça a même empiré.
Après une nuit sans pouvoir dormir à cause de la douleur, qui, maintenant, irradiait du bas de mon dos à mes jambes, en mode décharge électrique, je demande à Cher&Tendre de m’amener aux urgences, parce qu’on est dimanche et que j’ai bon espoir qu’à l’hosto ils puissent me donner des BONS médocs.
Après plusieurs heures d’attente, un anti-douleurs administré à mon arrivée par l’infirmière de garde (mes larmes l’ont convaincu), un pipi dans un bocal qui me dira que je n’ai pas d’infection urinaire et une consultation par l’interne sans aucun examen (non, elle m’a pas examiné physiquement, elle m’a juste demandé comment ça allait et ce que je ressentais), je suis repartie avec une ordonnance d’anti-inflammatoires et de Doliprane.
Oui, une ordonnance pour du Doliprane. Et attends, même pas du codéiné hardcore, hein, non, du Doliprane 1000 en vente sans ordonnance dans toutes les pharmacies de France.
LOL
Ah si, et aussi, une ordonnance pour « peut-être aller faire un examen complémentaire si vous voulez« , un électroyiogramme, « parce que peut-être que ça vient des nerfs, on sait pas« . Bah oui, on sait pas.
Je repars donc avec ça sous le bras, je rentre me poser dans mon lit en prenant mes anti-inflammatoires et mon Doliprane et en espérant que ça fasse effet.
Mon cul
24 heures plus tard, je vais chez mon médecin cette fois-ci. C’est lundi, sa remplaçante peut me recevoir tôt le matin et comme je souffre encore plus que la veille, je me dis qu’elle pourra peut-être m’aider.
Cher&Tendre est toujours avec moi et il essaye de me calmer quand il commence à voir que la douleur + la fatigue me font péter un câble en salle d’attente. Je chiale ma race depuis 20 minutes en tremblant quand la docteure arrive. Elle me prend en charge direct, m’examine pour de vrai et conclue qu’elle ne sait pas ce que j’ai mais me donne une ordonnance d’anti-douleurs (les mêmes que j’avais eu à l’hosto la veille et qui m’avaient soulagé), et de décontractants musculaires. Pas d’anti-inflammatoires, j’ai déjà la boîte de la veille donnée par Interne.
Elle me fait aussi une ordonnance pour une IRM, me disant de laisser tomber l’électromyogramme, car l’IRM sera tout de suite plus parlante.
Puis, quand elle voit que j’en chie ne serait-ce que pour marcher, elle me dit de retourner tout de suite aux Urgences pour qu’ils m’hospitalisent et, si possible, me foutent sous perfusion.
On repart direction les Urgences donc, avec une lettre de la docteure disant
HOSPITALISEZ-LA BORDEL, VOUS VOYEZ PAS QU’ELLE A MAL ?
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Putain, mais vite la suite ! C’est pas que je me régale à lire ce type d’épopée mais ça finit quand même sur un gros suspens. Je veux dire, je sais qu’on en a vtefait causé sur twitter mais en quelques tweets, à part « je ne suis pas morte » et « finalement, je vais pas mourir tout de suite », on a rarement plus de détails.
Genre : quoi ? Du putain de Doliprane ils t’ont filé à l’hosto ? Sérieusement ??? Putain, mais ils sont cramés ou quoi ?
La suite demain à la même heure ! Je suis la reine du suspens, t’sais !
Mais grave !