Prompt : Le perso est possédé par un démon. Ce dernier ne contrôle pas son hôte mais le squatte simplement car il n’a pas envie de retourner en Enfer.
Pendant un moment j’ai cru que je souffrais d’une sorte d’intoxication alimentaire. Ça a commencé à la période des fêtes de fin d’année cela paraissait donc plausible qu’un morceau de crevette pas assez cuit ou qu’une huitre un peu trop morte m’aient rendue malade.
Je me suis réveillée un matin après une nuit étrange, durant laquelle j’avais eu l’impression d’être éveillée, mais j’évoluais en fait dans un rêve très réaliste.
J’avais passé les heures les plus noires de la nuit à déambuler dans une maison que je ne connaissais pas et qui n’existe pas dans le monde réel. Je veux dire par là qu’il ne s’agissait pas d’un lieu que j’aurais déjà visité par le passé ou vu dans un film ou une série. C’était une maison totalement imaginaire, pour moi. Je marchais dans un enchainement de pièces interminable, découvrant au fond de chacune d’elle une porte qui menait vers la suivante. Arrivée dans la dernière pièce, je me retrouvai dans un capharnaüm, une pièce immense, entre le grenier et la brocante géante, regorgeant d’objets, de meubles, de coffrets, de cartons. Il y avait des animaux empaillés, des tas de livres anciens, des vieux magazines en papier rongés par les vrillettes, de la poussière flottait dans l’air et je n’y voyais pas grand chose. Je crois qu’à un moment j’ai aperçu une chauve-souris accrochée à une poutre. Vivante, je ne sais pas, morte, j’en doute aussi… Elle était juste là, immobile, comme clouée à cette poutre verticale, la tête vers le bas, naturalisée dans ce lieu où elle n’avait pas plus à faire que moi.
J’étais donc là, dans cette pièce étrange, sorte d’aboutissement d’une quête que je ne savais pas que je menais, et je devais trouver quelque chose. Je devais fouiller les lieux pour retrouver quelque chose d’important, un contrat, un papier administratif, qui avait une importance capitale. Je n’osais toucher à rien mais je devais pourtant chercher ce contrat. J’ouvrai donc les cartons et les tiroirs les uns après les autres, découvrant à chaque ouverture un nouvel entassement d’objets anciens, des boutons, des bijoux, des insectes piégés dans des blocs de résines… C’était une collection digne d’un cabinet de curiosités qui semblait avoir été oubliée par le temps et les êtres. Abandonnée et pourtant, renfermant un secret qu’il me fallait découvrir.
Après ce qui m’a paru être des heures de fouilles, je trouvai un coffret en bois vernis. Il n’était pas très grand, peut-être de la taille d’un livre épais, en bois sombre, décoré finement à la peinture dorée de branches de cerisiers du Japon en fleurs, sur lesquelles se tenaient trois oiseaux ressemblant à des mésanges à longues queues. Le coffret devait avoir eu une serrure un jour, mais elle avait été ôtée il y a bien longtemps, semblait-il, car à sa place, il n’y avait plus qu’un trou et le vernis autour avait sauté, laissant voir le bois clair dans lequel avait été fabriqué le coffret.
C’était dans ce coffret que se trouvais le papier que je cherchais, j’en avais la certitude. Alors j’ai ouvert la boite de bois vernis et je me suis réveillée, épuisée par mes recherches nocturnes. Dans ma main, je tenais un morceau de vieux papier épais, dont les lignes semblaient s’effacer au fur et à mesure que mes yeux s’habituaient à la lumière naissante du jour dans ma chambre. Lorsque je fus totalement éveillée, il n’y avait plus rien écrit dessus. Seule subsistait en bas de la page ma signature à l’encre rouge.
J’ai immédiatement eu envie de vomir. J’ai à peine eu le temps de sortir de mon lit et de me précipiter aux toilettes. J’éructai des litres d’un liquide jaunâtre qui me brulait la gorge.
« Putain de fruits de mer », pensai-je alors que je me contractais dans un ultime haut-le-cœur.
J’étais épuisée par ma nuit. Par ce rêve. Par ce réveil ignoble.
Je retournai me coucher. Le morceau de papier que j’avais à la main en ouvrant les yeux avait déjà disparu de ma mémoire et de ma chambre.
Ce n’étaient évidemment pas les crevettes.
Les crevettes ne font pas baisser la température de votre maison. Les crevettes ne font pas apparaitre des griffures qui semblent venir de l’intérieur de votre corps sur vos membres. Les crevettes ne provoquent pas de crépitement d’ampoules quand vous entrez dans une pièce. Les crevettes ne vous donnent pas envie de boire du sang. Et enfin, les crevettes ne vous font pas entendre une voix dans votre tête qui vous supplie de bien vouloir la laisser rester.
Non. Ça, c’est Andromalius. Andros, comme je l’appelle la plupart du temps.
Il a commencé à me parler quelques minutes après mon « indigestion ».
J’avais remarqué l’apparition de traces étranges sur mon corps. Comme ces griffures qui étaient apparues sur mes avant-bras. Ce qui me paraissait le plus bizarre, c’est qu’elles ne « croutaient’ pas, c’était comme si quelqu’un avait gratte de l’intérieur ce qui est physiquement et rationnellement impossible. Je m’apprêtais à prendre un rendez-vous chez mon médecin quand j’ai entendu quelqu’un me dire :
« Non, s’il te plait, ne fais pas ça ! Je n’ai nulle part d’autre où aller ! »
Je me retournai pour chercher la provenance de cette voix, inquiète et surprise, car je vivais seule depuis que je m’étais installée dans cet appartement six ans auparavant et l’isolation était de qualité suffisante pour que je n’entende pas mes voisins.
« Qui a dit ça ? » demandai-je à haute voix. « Putain, je suis en train de perdre la tête, il est vraiment temps que je prenne rendez-vous chez le médecin… » ajoutai-je pour moi-même toujours à haute voix.
« Tu n’as pas besoin d’un médecin, tu n’es pas folle. Tu es possédée » dit la voix.
« Quoi ? » hurlai-je presque « Qui a dit ça ? Ce n’est pas drôle ! »
« C’est moi qui parle », répondit la voix, « c’est normal que tu ne me voies pas, je suis dans ta tête, enfin, je suis en toi. Je m’appelle Andromalius et je suis désolé de te demander cela, mais il faut que tu acceptes de me laisser rester ici. »
Je tombai sur le sol de mon salon, prise d’un vertige d’angoisse. Je me pensais devenue folle, en plein épisode psychotique, en plein délire. J’avais une voix dans la tête qui me demandais de la laisser rester ? Mais n’importe quoi ! C’était impossible. Impossible.
La panique s’emparait de moi, j’avais de plus en plus de mal à respirer, je tremblais de toutes parts et la tête me tournait.
J’avais dû tomber dans les pommes car je me suis réveillée sur le sol de mon salon, roulée en boule au pied de mon canapé. « Encore un cauchemar », pensai-je plus pour me rassurer que certaine de ce que je venais de vivre. Je m’assis sur le sol, adossée à mon canapé, ramenant mes jambes contre moi. J’attendis quelques instants pour être certaine que les vertiges avaient disparu et me levai pour aller prendre une douche. J’avais une haleine de mort, un goût de souffre dans la bouche, les cheveux en bataille et mon pyjama était tâché de ce vomi infâme et malodorant que mon « indigestion de crevettes » avait provoqué.
J’avais froid, la température de mon appartement me semblait si basse que j’en avais des frissons. Je tâtai mon radiateur en entrant dans la salle de bain; il était chaud mais j’étais toujours gelée de l’intérieur. Une bonne douche chaude me ferait peut-être du bien…? La lumière de la salle de bain crépita lorsque j’allumai le plafonnier. Il ne manquait plus que ça, une ampoule en fin de vie que j’allais devoir changer alors que je n’avais qu’une envie, me laver et retourner me coucher…
Une fois lavée et changée, je fus prise d’une faim inexplicable. Je salivais à l’idée d’un steak saignant. Je m’imaginais un énorme morceau de viande rouge, dégoulinant de sang, à peine grillé sur le pourtour, mon couteau tranchant le muscle comme dans du beurre et mon estomac se mit à gronder. J’étais végétarienne depuis des années, ne m’autorisant que quelques poissons et fruits de mer de temps en temps (maudits soient-ils, c’était à cause d’eux que j’étais malade), et voilà que me prenait l’envie de manger de la viande ! Qu’était-il en train de se passer ? J’avais vraiment la sensation d’être devenue une autre personne depuis mon réveil !
« Et merde, il a fallu que je tombe sur la seule végétarienne du quartier ! », entendis-je.
La voix était revenue. Je restai pétrifiée.
« Bon, tant pis, je vais devoir prendre sur moi. De toute façon, je n’y retournerai pas ». ajouta-t-elle.
Je regardais autour de moi, cherchant l’origine de cette voix que je savais pertinemment être dans ma tête. La télé était éteinte, l’ordinateur aussi. J’abdiquai. J’avais perdu la raison. J’avais une voix dans ma tête. C’était ma nouvelle vie maintenant.
« Je ne suis pas qu’une voix et je ne suis pas le fruit de ton imagination ! Je suis Andromalius, nom de dieu, je suis une entité démoniaque qui gouverne trente-six légions infernales tout de même ! Tu devrais être honorée de ma présence dans ton enveloppe charnelle, Mortelle ! Et si je puis me permettre, ton état d’entretien qui laisse à désirer ! »
« Oh wow, je suis donc possédée par un démon qui se permet de juger l’était de mon corps ? Je suis vraiment tombée bien bas… », répondis-je.
« Un peu de respect, Mortelle ! » dit Andromalius, alors qu’une crampe me tordait l’estomac à nouveau, « et file-moi à manger, j’ai la dalle ».
Je lançai la cuisson d’une plâtrée de pâte et décidai d’en savoir plus sur l’entité qui m’habitait désormais.
« Ok, donc, Andromalius. Je peux vous appeler Andros ? »
« Non ».
« Ok Andros. Qu’est-ce qui vous amène ici, si l’état de mon corps vous semble si pauvre ? Je veux dire, on est quand même sept milliards sur Terre, vous aviez le choix. Pourquoi m’avoir choisie moi, une nana de quarante balais, qui vis seule, qui n’a pas spécialement de fortune, qui n’a pas spécialement de talent, ni une santé de fer ? Et surtout, pourquoi me supplier de vous laisser rester ? Je n’ai pas particulièrement le pouvoir de faire autrement, non ? »
« Je ne veux pas y retourner » répondit Andros.
« Où ça ? En Enfer ? Ça existe vraiment ? »
« Évidemment, que ça existe et oui, c’est là-bas que je ne veux pas retourner. J’en ai marre des autres, j’en ai marre de mes boss, j’en ai marre de me farcir toutes les basses besognes sous prétexte que je suis le soixante-douzième et dernier démon de la famille… Je suis le « petit dernier », je suis le moins puissant, je suis celui qui « ramène les objets perdus et punis les voleurs »… Non mais voilà, il n’y a pas plus pourri comme pouvoir et plus inutile ! Même Dantalion, qui est juste avant moi, a des pouvoir plus stylés ! Il peut lire dans les pensées et contrôler les humains ! Moi, je ne sers à rien en comparaison ! »
« Oh. Le petit dernier. Le moins puissant. En gros vous êtes en train de me dire que vous avez fait un fugue parce que vous étiez malheureux chez vous ? »
« On peut dire ça, en effet. »
« Et le seul endroit que vous avez trouvé pour vous planquer, c’est en moi ? »
« Je suis allé au plus proche, désolé. Mais je t’en prie, laisse-moi rester, je te promets, je ne te ferai pas de mal, je ne te ferai plus vomir, je ne te contrôle même pas et je ne te forcerai pas à manger de viande ! Je veux juste un endroit où être tranquille quelque temps. Pas longtemps. Ou peut-être plus, je ne sais pas encore. Mais pour le moment, je ne veux pas y retourner… S’il te plait… »
Je ne sais pas pourquoi, mais son discours m’avait émue. Alors je l’ai laissé rester. Je sais, c’est incompréhensible, irresponsable, insensé, mais sa présence ne me gênais pas finalement. Il avait promis de ne pas m’infliger de blessures corporelles ou de désagréments physiques, il ne perturbait pas ma volonté. Je n’avais aucune de raison de le mettre dehors. Et puis, on était en janvier, c’était encore la période de la trêve hivernale.
Alors Andros est resté en moi.
Au début, la cohabitation n’a pas toujours été évidente. Nous venions chacun de deux univers bien différents et nos cultures étaient parfois très antagonistes. Pourtant, nous avions des points communs. J’adore regarder des films d’horreur pour me moquer des protagonistes et j’aime beaucoup me promener dans les bois lorsqu’il y a de la brume et observer les corbeaux et il s’est avéré que ces deux activités plaisaient aussi beaucoup à Andros.
De son côté, il me fit découvrir quelques aspects intéressants de ses pouvoirs, en me permettant de retrouver tout un tas d’objets que je pensais avoir perdu au fil du temps : des fiches Star Club de paroles de chansons des années 90 que j’avais collectionné pendant ma pré-adolescence, un livre que je pensais avoir prêté à quelqu’un mais qui finalement est reparu dans un carton dans ma cave. Des petites choses, des bibelots, des bijoux en toc dont j’avais oublié l’existence, mais qui voulaient dire beaucoup pour moi.
Andros n’était pas un mauvais bougre, au fond. On pouvait passer des soirées à avoir des conversations à bâton rompu sur tout un tas de sujet, il m’appris énormément sur la démonologie et le fonctionnement des Enfers, mais il avait suffisamment de respect pour moi pour me laisser vivre une vie normale, sans interférer dans le quotidien, sans me tenter pour assouvir sa soif de sang, d’injustice ou de malheur. Il disait que « le monde était suffisamment pourri en ce moment pour ne pas avoir besoin de plus », que « les humains étaient assez violents » pour ne pas avoir besoin d’en rajouter. Regarder les informations lui suffisait, disait-il.
Ça a duré comme ça pendant six mois, environ. À la fin du printemps, je commençai à le sentir un peu à l’étroit. Je ne sais pas comment expliquer la sensation mais, sa présence se faisait sentir de plus en plus dans le concret, je me sentais plus dense, plus habitée physiquement par Andromalius. Non pas que sa possession m’ait déplu jusque là, vraiment, tout se passait très bien entre nous, mais, je ne sais pas, il me semblait de moins en moins à l’aise en moi. Il devenait silencieux pendant des périodes plus longues; il pouvait se passer des jours sans que sa voix résonne et qu’il ne me donne son avis sur la situation du monde, sur la bêtise humaine ou sur mes plats végétariens.
Je l’interrogeai, lui demandai comment il se sentait, s’il était toujours à l’aise avec moi, en moi, s’il avait besoin de quelque chose en particulier… mais il m’assurait que tout allait bien, non, non, vraiment, il n’avait besoin de rien, non, même pas de steak ou d’un sacrifice humain. Vraiment, il n’en ferait rien.
Et puis, alors que l’été se faisait de plus en plus torride, que la chaleur m’écrasait au quotidien malgré le froid que la présence d’Andros maintenait chez moi, il se manifesta une dernière fois.
Comme pour son arrivée, cela se passa dans un rêve.
Les nuits étaient beaucoup trop chaudes cet été-là, et je peinais sans cesse à m’endormir malgré le ventilateur et les fenêtres savamment ouvertes pour faire un courant d’air dans l’appartement. J’avais fini par prendre un somnifère pour enfin bénéficier de quelques heures de sommeil et je me retrouvais dans cette maison connue/inconnue.
Toujours le même enchevêtrement de pièces, toujours cette quête d’un papier enfoui dans le grenier. Je savais ce qu’il voulait que je retrouve, et je savais ce qu’il voulait que j’en fasse. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il m’avait prévenue, il n’était pas prévu qu’il reste pour toujours et même si notre relation possédant – possédé était excellente, j’avais bien senti qu’il était temps.
Dans ma main gauche apparut une bougie, et dans la droite, le morceau de papier qui s’était volatilisé voilà des mois. Le Contrat qui nous unissait, lui et moi.
« C’est l’heure », dit Andromalius.
« Déjà ? » demandai-je bien que je connaisse déjà la réponse.
« Oui, déjà. Merci pour tout. Ça m’a fait du bien de passer ces quelques mois avec toi. D’apprendre à connaître un peu mieux votre monde d’aujourd’hui m’a permis de comprendre ce qu’il manquait chez moi. La violence, le sang, la tourmente, vous l’avez déjà très bien sans nous, on n’a effectivement plus grand chose à provoquer ici, vous vous en sortez très bien tous seuls. Mais c’est dans l’Après que nous pouvons agir. Pour celles et ceux qui ont causé le mal sur Terre, il y a une place réservée en Enfer et même si je suis le « Petit dernier », j’ai un rôle à jouer. Infliger des souffrances supérieures à celles que vous créez n’a pas l’impact que nous pensions finalement. L’éternité n’est pas suffisante pour châtier les infidèles, et les séjours de courte durée pour les réincarnés ne semblent pas apporter l’effet éducatif et repentant que nous espérions. J’ai du travail là-bas, un changement de paradigme à apporter. Un réaménagement de la torture infernale et des négociations à entamer avec le Grand Gestionnaire de l’équilibre cosmique, Karma. Tu m’as beaucoup appris, et il est temps de te rendre ta liberté. Allume le contrat et je partirai. »
Lorsque la flamme entra en contact avec le vieux papier, j’ouvris les yeux. J’étais en train de pleurer. Comme si je venais de perdre un ami, je sentais un espace immense au creux de mon être. Andros était parti. Ma possession / colocation spirituelle était finie.
J’ai passé le reste de mon été entre deux eaux. À moitié présente dans le monde, à moitié amorphe, perdue, errant sans but dans mon appartement la journée, à l’abri de la chaleur, et dans les rues de la ville endormie pour retrouver un semblant de fraîcheur la nuit.
Endeuillée, libre, mais triste, je prenais le temps de me reconstruire sans cette présence en moi.
Les semaines passèrent et la chaleur retomba. La pluie revint et avec elle, l’automne.
Je finis par me sentir enfin mieux. Je redevenais petit à petit Moi. Sans mon colocataire infernal, sans cette voix dans ma tête, sans cet esprit qui se moquait de mes plats aux protéines végétales.
Le soir de Samhain je fis encore un rêve de la maison où je l’avais rencontré la première fois. Le coffret en bois était introuvable dans les cartons qui remplissaient le grenier. La chauve-souris n’était plus accrochée à la poutre, elle s’était envolée.
Et avec elle, le deuil de cette étrange amitié.
Aujourd’hui, il me reste la brume et les corbeaux.
Et le souvenir d’un démon inférieur nommé Andromalius.
Salut à toi Andros.
Photo de cottonbro studio