Je les attendais depuis des mois, j’en rêvais depuis des semaines… j’avais envie de pas grand chose en fait, juste d’un peu de soleil, de plage et de repos avec Cher & Tendre, pendant que Mini’Pouss irait foutre le dawa chez une de ses grand-mères.
Je ne demandais pas grand chose, putain.
Mais quand t’as la lose, t’as la lose. Et la vie, cette petite pute est toujours là pour te le rappeler. Salope.
Chapitre 1 : Tout avait pourtant si bien commencé…
Notre histoire commence quelques jours après le début de nos vacances, quand Cher & Tendre et moi-même prenons la décision de partir en Italie pour un petit road trip de l’amour, en mode aventuriers chics (on va pas commencer à aller dans des campings non plus), à base de chambres d’hôtes.
J’investis donc une cinquantaine d’euros dans un Guide du Routard et un Lonely Planet, direction la côte italienne et la Toscane pour des vacances à base de soleil, de mer, de bouffe et de bouffe. Oui, deux fois bouffe. On parle de l’Italie, là !
Vendredi matin, 9h30, départ de chez ma mère pour la frontière italienne. Autoroute du sud de la France, bonjour ! Le soleil brille, il fait chaud, on est content, on n’a pas le mioche on peut fumer dans la bagnole. Tu vis vraiment de bonheurs simples quand tu es parent… Premier arrêt pour manger un peu après Nice dans une petite brasserie Corse perdue dans la campagne, mon estomac est content et moi aussi. Passage par Monaco pour voir des riches et des vieilles et des vieilles riches, et prendre une photo avec la mer en fond en mode connards, et on repart.
Quelques heures plus tard, on arrive à Ventimille, et on décide de tracer pour longer la côte Ligure et s’arrêter où bon nous semblera. La mer est turquoise, je me surprends déjà à rêver de m’y tremper le gras allègrement, tout en me tartinant de mozzarella… L’Italie me fait déjà vibrer.
Vers les 17h, on se dit qu’il serait peut-être temps de se sortir les doigts et de trouver un endroit où dormir et on décide donc de quitter la côte pour avancer un peu plus dans les terres. Deux heures plus tard, comme on est des merdes et qu’on n’arrête pas de se planter de route, on fini par s’arrêter dans le village de Pollenzo, dans un gîte plus que charmant, le Carpe Noctem e Diem, où Gian-Batista nous accueille comme des princes.
C’est choupinet comme tout mais comme on est des aventuriers de l’extrême, on décide d’aller manger dans un petit resto recommandé par le Routard, dans un patelin à côté, le Café Duvert. Perdu dans une zone artisanale/industrielle, le resto est surtout fréquenté par les locaux et propose une carte assez simple mais typique. Gavage annoncé ! Et gavage ce fut, à base de pâtes au speck, de Moscato d’Asti et de gressins. J’en ai encore la culotte qui palpite !
De retour au gîte, un bon gros dodo dans notre chambre de l’amour. On planifie notre direction du lendemain : Parme et ses amis le fromage et le jambon, avant de se diriger ensuite vers la côte Toscane quelques jours après.
Réveillés de bonne heure, excités à l’idée d’aller à nouveau se goinfrer de bons produits et de soleil, on file prendre le petit déj’, servi par la mama de Gian-Batista, qui nous offrira en bonus de la bonne copa et du bon salami avec notre cappuccino ! Vers 9h, on décolle et on prends la direction d’Asti, pour aller acheter du moscato parce que c’est bon dans la gueule (muscat pétillant bien sucré, ça se boit comme du petit lait) !
Chapitre 2 : Et là, c’est le drame.
Mais, c’était sans compter sur ce petit facétieux de destin ! Coquinou, va.
Alors que nous roulions joyeusement sur les routes italiennes, notre charmante voiture de marque allemande a décidé que les vacances, c’était bon, ça suffisait là.
Voiture qui broute subitement + odeur de plastique cramé dans l’habitacle = ça sent le sapin. Pour une fois, au lieu de paniquer comme je sais si bien le faire (comme quand on s’est retrouvé enfermés dans notre propre chambre à la maison et que Cher & Tendre avait du péter la porte au fer à repasser), cette fois-ci, j’ai sorti mes couilles et j’ai pris la situation en main. « Pronto, parla francese ? » dis-je aux secours italiens avant d’expliquer que nous étions en rade au bord d’une route de campagne. Et heureusement qu’ils avaient un francophone sous la main, parce que déjà que mon italien est approximatif, là, avec le stress, j’ai inventé le franco-italo-germano-anglais, que même moi je comprenais pas ce que je disais.
Pendant ce temps, Cher & Tendre appelait l’assurance française pour savoir à quel point on allait être dans la merde. Première info, le dépannage c’est pour notre gueule. Bim ! Ensuite, ça dépendrait de ce que nous dirai le garagiste…
On nous envoie une dépanneuse, et un petit jeune italien s’arrête sur le bord de la route pour nous proposer son aide, que nous déclinons, même si je lui taxe quand même une clope au passage, parce que je sens que mon calme commence à s’en voler, tout comme mes espoirs que cette panne n’est finalement pas grand chose…
Le garagiste arrive avec la dépanneuse, jette un œil et nous dit que ça pourrait être soit la batterie, soit l’alternateur. Arrivé au garage, à Alba, il regarde un peu mieux, et nous dit la phrase qui aura raison de tous mes espoirs : « L’alternatore, e kaput ! »
#suicide #samère #viedemerde #bagnoledepute #enculé
FORMIDABLE ! L’alternateur ! Quelle bonne nouvelle ! En soi, c’est pas bien grave, la voiture n’est pas morte, mais ça fait quand même une petite réparation à 500 boules, soit le budget vacances. Tu la vois ta crème solaire qui est en train de se barrer avec ton maillot de bain sur la plage sans toi ? Fais leur coucou ! Voilà..! Et ramasse tes dents par terre, ça fait négligé.
Toujours au téléphone avec l’assistance française, on nous propose plusieurs solutions : nous payer deux jours d’hôtel le temps que les réparations soient faites, nous emmener gratuitement à notre prochaine destination pour finir nos vacances ou nous rapatrier. Sachant qu’on n’a pas de destination, déjà, la 2 n’est pas envisageable.
Entre en scène Giusi, la patronne du garage, qui nous explique que, comme la semaine suivante tout est fermé parce que c’est ferié, elle ne sera pas en mesure de nous trouver un mécano pour faire les réparations avant le 20 août et de nous livrer la voiture réparée avant le 1er septembre. And there goes solution number one !
A ce moment-là, les vacances sont bel et bien finies, avortées, tuées dans l’œuf. On opte pour le rapatriement, laissant la voiture au garage italien dans l’attente du devis qui devrait arriver aux alentours du 20 août comme nous l’assure Giusi. Je ne pleure pas encore, je ne pleurerai pas du tout d’ailleurs, mais putain, je suis blasée.
On se fait donc déposer dans le centre ville d’Alba, par un des potes de la garagiste, attendant un coup de fil de l’assistance française pour savoir comment on va rentrer chez nous.
Quitte à être en Italie, autant aller bouffer une pizza, et c’est ce que nous ferons pour patienter, histoire de pas avoir trop envie de mourir. Pendant le repas, on décompresse, je rigole comme une connasse à la moindre blague de Cher et Tendre, je suis en craquage total.
Alba est une charmante petite ville, avec un centre animé. On est jour de marché, y’a plein de monde, c’est joyeux, c’est ensoleillé et on est bien, posés sur la place de l’église à se baffrer de pizza à la mozzarella di buffala.
Cher & Tendre rappelle l’assistance qui nous dit : c’est bon, on vous envoie un taxi qui va vous amener à Turin pour prendre un train jusque Paris où vous attendra un taxi qui vous conduira chez vous. Heure d’arrivée, 1h du mat’. Roule ma poule, on a dit banco.
Pourtant, une heure et demi plus tard, toujours pas de nouvelles de notre taxi… Rappel à l’assistance qui nous dit : « oui, mais non, alors, tu vas rire, mais en fait, le train Turin-Paris est complet, donc ce qu’on va faire, c’est qu’on va t’envoyer un taxi, qui va te conduire à Gênes où t’attendra une VOITURE DE LOCATION pour que tu te ramènes toi-même chez toi ! Cool non » ?
Non, pas cool, mais pas le choix.
En regardant les vols disponibles, y’avait rien avec moins de 7h d’escale au Portugal (WTF ?), donc la bagnole restait un moindre mal.
Encore deux heures plus tard, Jo le Taxi arrive (il s’appelle pas Jo, mais hein, bon.) Il fallait que l’on soit à l’aéroport de Gênes avant 18h pour récupérer la bagnole et il était déjà 16h30 et le GPS affichait 1h35 de trajet. Je voyais déjà la lose l’emporter et voir le bureau d’Europcar se fermer devant notre gueule, mais Jo est un vrai taxi italien, 140 de moyenne sur tout le trajet. On est même arrivés en avance !
This is the end ?
Après 10h de trajet, nous arrivâmes exténués en notre humble demeure. 4h30 du matin, j’ai des frissons. On a passé à peine 24h en Italie. L’Italie n’a pas voulu de nous cette fois, mais on se vengera. De toute façon, faudra bien aller chercher la voiture quand elle sera réparée*.
Ciao bella !
* A l’heure où je te parle, on n’a toujours pas le devis. La lose, j’te dis, la lose !
[EDIT du 26 MARS 2014] : On a ENFIN réussi à rapatrier la bagnole en France, à nos frais, après des devis qui se succèdent, des sensations de fist fucking et des envies de contacter la mafia locale pour aller brûler le garage. D’après le garagiste français qui a été nous la chercher (non, elle ne roule toujours pas, non), ils ont pas trop essayé de nous fister, on a joué de malchance (alternateur > courroie > culbuteurs, ça arrive).
Pour nos prochaines vacances, on sait pas trop ce qu’on fait. On se dit que si on prend l’avion, ça va nous faire un plan à la Air Malaysia…
Oh bordel, j’avais pas lu ça. Putain je pensais que mes vacances étaient à chier mais les tiennes, c’est vraiment le pire du pire.
Next time, prends l’avion et va direc’ à Rome. Je te prêterai mon guide du routard, j’ai sélectionné les meilleurs restaus que j’ai kiffé ma vibs avec mon côlon.
T’avais pas vu ! Ahah ! Italia mi amor ! Je ne désespère pas d’y retourner et de vraiment en profiter, mais pour le moment, on est bizarrement plus très chauds…
Putain, tu m’étonnes ! Non mais c’est ta caisse qui fait chier, c’est pas l’Italie.