#TBT – Crazy Town – The Gift of Game

Tous les jeudis, je raconte les albums et les artistes qui ont marqué mon existence et surtout mon adolescence. Du lourd, du dossier, du bon mais aussi du mauvais. Bienvenue dans mes Throwback Thursdays !

Alerte cliché nu metal

Ouaip. Voilà, Crazy Town, c’était ça. Si tu avais, comme moi, une quinzaine d’années en 2000, et un certain goût pour la musique forte, tu les as connu par ce morceau. L’essence même du nu métal, style si particulier et qui me plaisait quand même bien, je dois l’avouer.

Du rap, des guitares un peu saturées, des mecs avec des baggys, des cheveux coiffés en pic et des piercings.

NU METAL APPROVED.

Crazy Town c’est quand même un peu une grosse blague, une démonstration de la stratégie de l’échec musical. Déjà, les fondations du groupe reposent sur une lose. Les deux rappers-fondateurs du bordel ont d’abord tenté leur chance dans le hip hop avant de se tourner vers le « rock » et de former Crazy Town. Deux albums, au succès mitigé, plus tard, la formation splitait.

One shot, one (auto) kill

Si tu n’avais pas tout à fait 15 ans en 2000, ou si tu n’aimais pas spécialement la musique forte, tu auras sûrement connu Crazy Town grâce à leur morceau emblématique, sorti deux ans plus tard, qui leur a aussi valu de se faire charrier un max dans le monde du rock mais qui leur a fait connaître le succès commercial : Butterfly. Tu t’en souviens pas ? Attends, bouge pas.

Evidemment que tu connais ! Je crois que truc passe même encore en radio, de temps en temps.

A cette époque, je suis allée plus loin que n’importe qui : j’ai acheté l’album The Gift of Game. Il avait une couverture trop badass, avec une nana tatouée et piercée qui mangeait une sucette. Trop sexy rebel.

Cover album Crazy Town The Gift of the Game

Cette dépense d’une quinzaine d’euros, je pense, m’a permis de découvrir l’étendue des talents de Crazy Town et je te mentirais si je te disais que je n’ai pas aimé l’album à l’époque. Franchement, il avait tout pour plaire. Des morceaux brefs, intenses, un peu de rap, un peu de guitare, un peu de cris, un peu de douceur…Je crois qu’il m’a fallu tout un été avant que je passe à autre chose.

Un peu comme le reste de la planète d’ailleurs.

Parce qu’après Butterfly, pouf, disparition, les mecs ont raccroché les guitares et les colliers à pointes et on ne les a plus jamais entendu. J’ai découvert en écrivant ce #TBT, qu’un second album avait été diffusé. Un échec encore une fois, qui n’est « malheureusement » pas arrivé jusqu’à mes oreilles.

Aujourd’hui, en réécoutant le disque, j’ai effectivement des petites émotions en retombant sur certains morceaux, (qui parlent tous environ de sexe) mais je dois t’avouer que, contrairement à mes autres #TBT, je n’ai pas tenu jusqu’à la fin de l’album. C’était quand même un peu de la merde, non ? Enfin, mon moi de maintenant n’aime pas, quoi.

Je te dirais quand même d’écouter DarksideRevolving DoorHolywood Babylon ou Lolippop Pornça casse pas trois pattes à un canard (comme cette expression d’ailleurs), mais ça passe. Je crois bien que je passais mon temps d’écoute à appuyer sur skip pour aller uniquement sur les quelques morceaux qui me plaisaient. Mon moi d’avant non plus, ne devait pas aimer ce disque tant que ça…

I learned something today…

Ce que j’ai appris avec Crazy Town, c’est que le rock n’était pas à l’abri des maisons de disques qui sentent un filon et le tirent jusqu’à épuisement. Oui, j’avais une vision très idéaliste du monde du rock, peuplé, dans mon esprit, par des rebelles qui faisaient des albums pour l’amour de l’art, entourés par des producteurs investis et impliqués, attentionnés et qualifiés,  et des managers qui prenaient soin de leurs artistes.

Avec Crazy Town, je me suis retrouvée face à un groupe « jetable » comme je n’en avais vu jusqu’alors que dans la pop commerciale, avec les boys bands ou l’eurodance. Et ça m’a fait bizarre de me dire que c’était possible dans le rock. Que « mon » style de musique était comme les autres. Que je ne valais pas mieux que les autres avec mes goûts si différents, si cools, si rebelles.

Je n’étais pas si unique que ça finalement.

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