Compulsion #11

« Life is for the living. And so are casseroles. » Anna Withaker

Une série

Daybreak dispo sur Netflix.

Encore un truc que je découvre après tout le monde : Daybreak sur Netflix, une série de comédie d’horreur sortie en 2019. L’histoire se déroule dans la ville de Glendale en Californie où, après une explosion nucléaire, des adolescents affrontent des zombies. Vous allez me dire “ouais, encore un truc de zombies, comme si on en n’avait pas déjà vu cinquante, cimer, on connait la chanson, les survivants, les drames, les amours contrariées bla bla bla…” et je vous dirai, oui, certes, mais pas que !

Daybreak, c’est plutôt drôle, pas trop dégueux ni effrayant, et surtout ça retourne les clichés habituels de l’apocalypse zombie pour s’en moquer gentiment, en associant le tout aux codes des teens movies. Ça aurait clairement pu s’appeler “Not another teen-zombie-apocalyspe show” ou, si ça avait été un plat dans un concours de cuisine “Zombie Apocalypse Revisitée”.

À Glendale, seuls les adultes ont été zombifiés. Dans la ville dévastée et pillée, il ne reste que des ados, des pré-ados et deux-trois adultes qui semblent avoir échappé au bazar on ne sait trop pourquoi – du moins à l’épisode où j’en suis on n’a pas encore d’explication.

On suit les aventures de Josh Wheeler, un ado lambda qui cherche à retrouver sa petite copine, Sam, tout en survivant face aux adultes-zombies-goules et aux différents clans d’ados qui règnent sur la ville selon des territoires bien délimités : les Kardashian, les Sportifs, les Amazones, les Intellos, l’Equipe de Golf… Tout ce petit monde se livrant une guerre plus ou moins violente pour assurer sa survie et son pouvoir, la ville devient un lycée à grande échelle. Mais un ennemi solitaire rode, le Baron Triumph, qui kidnappe des jeunes pour – selon la rumeur – les torturer, les tuer, voire les manger.

Outre son scénario plutôt original, Daybreak apporte un peu de fraîcheur dans le monde rance de l’apocalyspe de zombies en disséminant beaucoup d’humour, de dérision et de références pop culture dans son histoire.

Contrairement à Walking Dead, ici on se marre vraiment depuis la fin du monde. Les zombies-goules ne se contentent pas de grogner face aux vivants pour les dévorer, ils sont en mode repeat de la dernière chose à laquelle ils pensaient avant l’explosion et ça donne des marcheurs qui resassent “Il y a des promos sur les leggings chez Lulu Lemon” tout en essayant de dévorer les ados.

Propulser les sempiternels clans des lycées du cinéma américain dans un monde post-apo entre Mad Max et Shaun of the Dead donne lieu à des situations plutôt comiques : envoi de messages groupés via des pistolets de détresse, concerts-karaokés par le groupe local pour amuser le grand chef du clan des sportifs, cheerleaders devenant des amazones misandres… l’apocalypse a, à la fois, ancré et détourné les clichés.

Petit emoji cerise sur le gâteau de la pop culture : Josh, le personnage principal brise de quatrième mur pour raconter son histoire au spectateur dès le début de la série et nous fait voyager entre le présent et le passé pré-apo pour expliquer sa quête et nous présenter les différents protagonistes de son aventure. On découvre alors un Matthew Broderick incarnant le directeur du lycée de Glendale, lui qui a été un des premiers héros de teen movie dans son rôle de Ferris Bueller en 1986, incarnant le cauchemar de tout directeur de lycée.

*Chef’s kiss*

Comme je n’ai pas encore terminé de regarder la seule et unique saison de Daybreak, je ne me prononcerai pas plus sur l’intrigue. Car oui, la série a été ANNULÉE APRES UNE SEULE SAISON, MERCI NETFLIX !

Cependant je reste très fan de la façon dont est écrite et réalisée la série. Entre les flashbacks de Josh, les différentes intrigues des personnages “secondaires”, l’intrigue principale et les références à la pop culture, cette série avait tout pour gagner mon cœur et celui de milliers d’autres spectateurs.

RIP, Daybreak, petit ange parti trop tôt.

 

Une autre série

La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre, dispo sur Netflix.

Kristen Bell pourrait littéralement être filmée en train de lire l’annuaire pendant huit heures et je regarderais ce programme. Il est donc tout naturel que je me sois jetée sur La Femme qui habitait en face de la Fille à la Fenêtre dès le moment où j’ai vu la bande-annonce. Et comme la série a été présentée comme une parodie du film La Femme à la Fenêtre, j’ai d’abord regardé l’original.

Le film est un thriller psychologique sorti en 2021, avec Amy Adams, Julianne Moore et Gary Oldman au casting. L’histoire est celle d’une femme souffrant d’agoraphobie qui vit cloitrée dans sa maison et passe le temps en regardant le monde vivre à travers sa fenêtre. Un soir, alors qu’elle est en train de regarder par la fenêtre comme d’habitude, elle assiste au meutre d’une femme dans la maison en face de chez elle. Bien évidmement, je ne vais pas vous raconter quoi que ce soit de l’intrigue qui est plutôt bien ficelée. Le film est une adaptation d’un roman signé A.J. Finn.

J’ai plutôt bien aimé le film – meme s’il tire parfois sur de grosses ficelles et que le jeu des acteur·ices sonne parfois un peu faux, et j’avais bien hâte de découvrir la version parodico-série avec ma chère Kristen Bell que j’aime d’amour depuis que je l’ai découverte dans Veronica Mars un beau jour de 2007 sur M6.

Sans révéler l’intrigue non plus, on retrouve ici les bases de l’histoire originelle : une femme endeuillée vie seule dans sa grande maison, consomme trop d’alcool et de médicaments et passe le temps à regarder la vie de ses voisins par la fenêtre de son salon en sirotant du pinard. Elle assiste elle aussi à un meurtre et s’en suit, ici aussi, une enquête de la part de cette détective pas tout à fait droite dans ses bottes pour comprendre ce qu’il s’est passé quand tout le monde semble lui dire qu’elle est juste folle et dévorée par le chagrin.

Ce qui m’a plu dans cette série, c’est que la parodie n’est pas lourde comme on peut habituellement la voir dans les films parodiques. Que je vous dise Scary Movie, Alarme Fatale ou encore Hot Shots, vous avez à peu près une idée de la parodie à l’américaine avec laquelle j’ai grandi et qui me sert de référentiel aujourd’hui. Ne vous trompez pas, j’adore ce genre de parodies complètement lourdingues et absurdes mais j’aime aussi ce qui a été fait avec LFQHEFDLFALF : de la parodie subtile, des pointes de dinguerie délicatement saupoudrées tout au long des épisodes tout en conservant les grands axes du plot originel et les mécanismes du thriller.

Ainsi, on assiste à des passages volontairement absurdes comme par exemple, le personnage de l’homme à tout faire d’Anna (Kristen Bell), Buell (Cameron Britton), qui répare la même boite au lettres pendant toute la saison ou se pointe avec un raton laveur mort qu’il exhibe à la fenêtre de la bagnole d’Anna pour lui montrer qu’il l’a bien attrapé ou encore une scène d’interrogatoire d’un serial killer appelé “Massacre Mike” avec passage au détecteur de mensonge où l’absence totale de suspens renverse complètement le trope et parodie à merveille les scènes d’entretiens comme on a pu en voir dans Mindhunter.

Écrite au cordeau, la série raille principalement les mystères, retournements de situation et énigmatiques coïncidences présents dans la plupart des thrillers. Mais jamais de façon évidente, tout en finesse, et en maniant abondamment le second degré, quand ça n’est pas le dixième.

Le Parisien, 28/01/2022

Le diable est dans les détails et celui de la parodie est encore plus pointilleux dans cette série. Titres de livres complètement cons en arrière-plan, épitaphe qui change sur la tombe de la fille d’Anna d’une scène à l’autre, lignes de dialogues nunuches répétées par les personnages, le comique de la parodie dans la série est parfois si discret qu’on ne sait pas si l’on est vraiment dans une parodie ou dans un thriller un peu mal écrit. Ce qui ajoute encore plus de parodie à la parodie et qui me ravit au plus haut point.

Et puis, il y a Kristen Bell… <3

Je pense sincèrement que je ne pourrai jamais la détester dans quoi que ce soit. De Veronica Mars à Forgetting Sarah Marshall, à The Good Place ou juste son compte Instagram, cette femme est toujours excellente, juste, drôle, touchante. C’est le genre de nana “qui n’existe pas” dont tu as l’envie irrepressible de devenir l’amie parce qu’elle a l’air si cool. La popular girl avec un grain de folie qui la rend attachante, une vraie personne pleine de générosité et de force à la fois. La meuf fatigante qu’on aimrait pouvoir détester.

Je l’aime si fort.

La bonne nouvelle, c’est qu’alors qu’on pense que la série tiendra en une seule saison, un dernier twist final nous laisse entrevoir une possibilité de saison 2.

Bingo !

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