dessin d'un cerveau accompagné de boules de papier

Du sang, de la sueur, des larmes et des antidépresseurs


Ou « Comment j’ai fini d’écrire Gidéon après avoir été diagnostiquée en dépression et passé un été en souffrance entre crises de panique et angoisses diverses ».

Sinon, ça va toi ?

Moi, moyennement, comme le chapô de cet article te l’indique. Je suis effectivement en train de me bagarrer contre une dépression sévère – c’est-à-dire que j’ai subi de très nombreux symptômes dépressifs et surtout que ces symptômes ont perturbé nettement mes activités professionnelles, mes activités sociales courantes et mes relations avec les autres.

Ça a commencé au mois de juillet dernier, quand j’ai fait une première crise d’angoisse au boulot qui m’a menée à l’hôpital, puis une seconde la semaine suivante, qui, elle, a duré plus de trois jours. J’ai fini aux urgences psychiatriques de ma ville en plein craquage et c’est après cet épisode particulièrement violent que le diagnostique est tombé.

Depuis, je suis sous anti-dépresseurs et anxiolytiques et j’ai un suivi psycho-thérapeutique. J’arrive petit à petit à reprendre une vie sociale normale, les crises d’angoisse sont moins fréquentes et j’ai de quoi les gérer mais je suis toujours incapable de reprendre le travail.

Rêves analytiques

Dans mon « malheur », j’ai eu la chance de trouver une psy formidable. J’arrive à lui parler, elle a arrive à me décoder, bref, elle m’est d’une aide précieuse. Elle aime particulièrement les rêves chelous que je lui raconte, parce qu’ils sont toujours, d’après elle, « très analytiques ». Ils me disent vraiment ce que j’ai envie de me dire mais que je n’arrive pas à entendre.

Et c’est à la suite d’un de ces rêves que j’ai eu l’illumination. Je n’avais pas écrit depuis le mois de mai dernier, alors qu’il me restait deux chapitres à rédiger pour terminer les aventures de Gidéon. La tâche aurait du être facile, rapide mais je l’ai littéralement repoussée au plus profond de moi parce que j’avais le temps, parce que j’avais autre chose à faire, parce que…

La vérité, c’est que j’avais peur. Peur de ne pas y arriver, peur que ce soit nul. Peur que la fin que j’avais imaginée ne soit pas aussi cool que le début de l’histoire. Peur que mon style ne soit pas cohérent entre le début et la fin. Peur qu’on ne comprenne pas. Peur que ça ne tienne pas la route…

Alors au lieu d’écrire, j’ai arrêté et j’ai eu peur. J’ai laissé la peur gagner un temps et j’ai attendu de ne plus pouvoir la supporter pour réagir. J’ai attendu de ne plus en pouvoir de ne rien faire. Et j’ai fini par écrire.

Il était 5h du matin, je venais de faire ce rêve particulièrement bizarre – tellement bizarre que j’ai été obligée de le noter pour ne pas l’oublier et être sûre d’en parler à ma psy – et alors que je n’arrivais pas à me rendormir, j’ai pensé à Gidéon, à la fin de l’histoire, à ce que je dirais dans ces deux derniers chapitres et puis, au lieu d’y penser et quitte à être réveillée, je me suis mise à écrire.

This is the end

Et donc, après presque trois ans de travail, plus ou moins acharné, de réflexion, d’imagination et de freestyle, de doute, de ras-le-bol, de détours, de retours, l’histoire de Gidéon est arrivée à sa fin.

Enfin.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Maintenant, je suis dans la phase d’acceptation que cette histoire est finie. Je suis aussi, avec l’aide de certaines amies, dans la phase de relecture/correction du manuscrit. Et ensuite ?

Ensuite, j’avais prévu de le publier en auto-édition parce que ça m’évitais de devoir faire face à d’éventuels refus de la part d’éditeurs. Mais comme j’essaye de grandir, je vais me confronter directement à ma peur de l’échec, envoyer le manuscrit à des maisons d’éditions et me prendre deux-trois claques.

Au pire, on me dira non. C’est pas si grave.

N’est-ce pas ?


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2 commentaires pour “Du sang, de la sueur, des larmes et des antidépresseurs

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