Brown-haired girl

Si tu me lis depuis quelques temps, tu auras sans doute fini par comprendre que je suis blonde. Capillairement parlant, bien sûr. Information excessivement importante, je le sais bien, mais qui a tout son intérêt pour le post qui suit.

Et non, je ne vais te faire un tuto lissage brésilien. Faut pas déconner quand même.

Je suis donc une blonde, d’un blond « véritable » ou « naturel ». Et c’est comme ça depuis environ une trentaine d’années. J’ai bien eu quelques égarements pendant l’adolescence, en termes de couleur, mais rien de bien méchant. Souvent, c’était surtout drôle.

Comme la fois où je suis rentrée à la maison après un mercredi après-midi chez une copine du lycée, avec des mèches roses fluos et des rajouts blonds platines de-ci de-là et des dread locks, le tout sur ma chevelure blonde naturelle. Ma mère était dubitative, mais moi, j’étais plutôt fière du résultat. Les gens de mon lycée m’ont appelé « Polly Pocket » pendant des semaines, mais je trouvais ça hyper cool. J’étais la nana un peu goth avec des cheveux roses. +1000 de rock’n roll cred’.

scenewolf

Mais une fois que les couleurs disparaissaient de mes cheveux, je redevenais La Blonde.

La Blonde

En soi, c’est pas grave d’être blonde, c’est plutôt joli, et il parait même, en voie d’extinction. Mais ça a ses inconvénients, ou du moins, ses côtés lourds quand même.

  1. Les blagues sur les blondes: Les blondes, elles sont bêtes, MDR ! C’est des salopes, haha ! Blondasse-pétasse LOL! Ouais…ça a été drôle éventuellement 5 minutes en 1998, maintenant, faut passer à autre chose, merci.
  2. L’air angélique: La blondeur est souvent associée à la gentillesse, à l’innocence…Regarde ces cons de chérubins, tous blondinets trop mignons avec leurs petites ailes et leurs petits slips !
    thm_1-amors-zielscheibe
    On est blonds et mignons et on te tuera dans ton sommeil !

    Du coup, quand t’es blonde, t’as tout le temps l’air gentil, même quand tu ne veux pas. Et forcément, ton air gentil t’attire la sympathie d’environ toute la planète mais surtout des gros lourds. Ajoute à ça le fait que j’ai un visage d’enfant – han, la meuf, elle nous dit en furtif qu’elle a pas de rides, bouh on va la plaindre ! – Ouais bah, zéro crédibilité dans le monde des adultes surtout !

  3. Les coiffeurs ont un rapport bizarre avec ta couleur de cheveux: toute ma vie, les coiffeurs n’ont cessé de me dire « Non mais JAMAIS je vous ferai une couleur ! Ça serait gâcher votre blond naturel ! C’est tellement rare ! » Mais qu’est-ce que ça peut te foutre que je gâche mon blond naturel ou pas ? C’est pas ton boulot ? Tu veux pas gagner d’argent ? Vous recevez une formation en école de coiffure où on vous dit de pas toucher les blondes ? Y’a un lobby de défense des blonds qui œuvre en secret pour lutter contre l’extinction de la blondeur capillaire ? (Je suis sûre que c’est un coup des suédois ou des norvégiens… #cliché)

Du coup, en 2016, j’ai voulu tenter quelque chose. J’ai voulu appliquer le changement qui était censé être maintenant mais que du coup, je l’ai fait un peu plus tard.

En 2016, le 1er janvier pour être précise, je suis devenue brune.

Châtain foncé n°3 de chez L’Oréal

Je fais pas de la pub, c’est juste la couleur que je me suis appliquée sur les cheveux, lors du réveillon du nouvel an 2016. Pourquoi cette couleur ? Pourquoi ce soir-là ?

Le hasard surtout.

Cher&Tendre et moi-même faisions nos courses de Noël dans un centre commercial de la banlieue parisienne, un jour de novembre, lorsque, prenant notre caddie, nous vîmes en son fond une boîte. C’était une boîte de coloration capillaire, toute neuve qui plus est ! Nous vérifiâmes l’intégrité de son contenu et, en bon crevards que nous sommes, décidâmes de la conserver par devers nous, parce que, quand la vie te donne quelque chose, tu le prends !

Sur le moment, je me suis dit que je la refilerai à une copine ou un truc comme ça. Et puis, l’idée a commencé à germer en moi : « Tiens, et si JE me faisais cette couleur ? ». C’est vrai quoi ! J’ai jamais été brune de TOUTE ma vie, jamais. J’ai jamais eu les couilles d’essayer pour voir, si ça m’irait bien ou pas. C’est l’occasion et en plus c’est gratos ! Fonce ma fille !

treatyourself

Je décidai alors que, pour marquer le commencement de la nouvelle année, je me teindrai en brune dès le 1er janvier.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

L’amie chez qui je passais le réveillon se prêta au jeu avec grand plaisir et m’appliqua les potions ammoniaquées sur les cheveux. Au bout de quelques minutes et après un bon rinçage, ça y était, j’étais devenue brune.

Passé le premier choc de « Wow ! J’ai pas l’habitude ! », j’ai tout de suite adoré.

Cher&Tendre, en me voyant, a menacé de divorcer si je ne retrouvais pas ma couleur naturelle rapidement (il doit faire partie du lobby des Suédo-Norvégiens Puristes de la Blondeur), mais globalement, ce changement n’a pas empêché la Terre de continuer de tourner.

Pour moi, par contre, ça a entrainé pas mal de choses plutôt positives.

Le pouvoir et le bien-être par le cheveu

C’est très très con ce que je vais dire, mais changer de couleur de cheveux m’a (re)donné une sorte de pouvoir sur moi-même et sur mon corps que j’avais oublié que j’avais. Tu vois ce que je veux dire ?

Je sais qu’on est en 2016 et que je fais ce que je veux, surtout avec mes cheveux (LOL), mais changer de couleur m’a démontré par a+b que oui, c’est possible, moi aussi j’ai le droit d’être libre du cheveu et de tout le reste d’ailleurs. Je ne dois rien à la génétique, aucune allégeance à la Blondeur Naturelle, loué soit le Cheveu Clair. Tout ça c’est bien joli mais si j’ai envie de changer ce que la Nature m’a donné, j’en ai le droit. Des millions de personnes le font chaque jour, pourquoi quand il s’agit de moi, ça poserait un problème ?

Et cette reprise de pouvoir sur mon corps a entrainé une reprise de confiance en moi. Un regain d’amour pour moi-même.

Je ne suis pas bien différente de quand j’étais blonde, je me suis juste teint les cheveux. Pas fait refaire les seins, le nez ou aspiré le gras du cul, mais bizarrement, je m’apprécie plus, ou du moins, je me ré-apprécie. Je me suis accordé un nouveau regard sur mon corps tout entier, au-delà de ma tête nouvellement brune, et ce bourrelet qui me déprimait tant il y a encore quelques semaines, cette cellulite qui me rendait folle et honteuse, maintenant, je les accepte. Et je les trouve presque beaux.

Je me trouve presque belle.

D’autres choses participent sans aucun doute à cette acceptation de moi (les internets regorgent en ce moment de nanas qui prônent l’acceptation de soi, dénoncent le body shaming, et crient haut et fort que nous sommes TOUTES belles et que notre corps est beau avec ses qualités et ses défauts et leurs mots me touchent et c’est une excellente chose), mais ce changement capillaire, visible, criant, a exacerbé tout ça en moi.

Un mois plus tard…

Un mois environ après être passée du côté des brunes, le bilan est plutôt positif. Je ne m’attendais pas à vivre ce changement de couleur comme un changement plus profond en moi et, même si ça peut paraître très bête, j’ai l’impression d’avoir décadenassé quelque chose, d’avoir débloqué un truc. J’aurai du faire ça il y a bien longtemps, dis donc !

On ne parle jamais assez de la dimension psychologique d’un changement de couleur de cheveux et du bien-être qu’il en sort. Ou en tout cas, cette dimension m’était inconnue.

Maintenant, c’est tout un monde de possibilités qui s’offre à moi ! A moi les colorations, les auburns, les platines, les « chocolats glossy-glossy »…

leila-bekhti-dans-la-publicite-casting-creme-gloss-de-l-oreal-paris_portrait_w674
Elle t’énerve pas, toi, quand elle dit « glossy – glossy« , Leila Bekhti ?

Et le prochain coiffeur-lobbyiste du Cheveu Blond Pur qui me parle de gâchis, je lui dis que c’est mon estime de moi qui a été gâchée toutes ces années, alors ta gueule !

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