Donc, aujourd’hui, ce n’est pas exclusivement raviolis, bien que l’on soit tout de même mercredi, aujourd’hui, donc, je me sens pousser des couilles. Enfin, un peu de couilles. Enfin, j’en ai gros (dédicace) et bon, je sens que je suis à deux doigts de pas me laisser faire quoi !
Oui, je suis pas la nana la plus couillue de l’univers, et même si j’ai une grande bouche et que je raconte souvent (qui a dit tout le temps ?) de la merde, quand il s’agit de choses un peu sérieuses, soudain, j’ai 4 ans et je suis quasiment autiste.
Là, il s’agit de travail. Pour tout te dire, je suis en congé mioche depuis le mois de mars l’année dernière. Entre temps, j’ai pondu un enfant garçon de la plus belle facture et j’ai réussi à perdre quelques kilos engrangés en cours de route. Tout ça c’est bien joli mais, dans bientôt, je suis sensée retourner travailler. Et oui, faut bien lui acheter ses couches au petit, faut bien que je m’achète de la bouffe aussi et faut bien que l’homme arrête un peu de travailler pour deux parce que c’est pas la Banque de France non plus, hein !
Mais. Parce qu’il y a un mais. Quand il s’agit de boulot, avec moi, il y a toujours un mais. J’ai pas de bol. Le mais en question ici, tient au fait que peut-être-on-sait-pas-c’est-suspens, la boîte qui m’emploie serait en train de couler et aurait prévenu les gens qui sont encore là que ça sent le sapin. Moi, comme je suis pas physiquement là, je suis pas sensée savoir tout ça. Et personne dans le patronat n’a jugé bon de me prévenir.
En soi, c’est pas de me retrouver au chômage qui m’ennuie le plus, à la limite, je m’en branle, c’est pas la première fois et ça sera sûrement pas la dernière. Non. Ce qui m’emmerde vraiment, c’est qu’une fois de plus j’ai atteint un degré de transparence dans la boîte tel, qu’on ne juge pas important de me tenir au courant de l’avenir plus qu’incertain de mon poste.
Oh, les gars ! C’est pas parce que je viens d’avoir un mioche que je suis devenue invisible, ou contagieuse, ou conne ! Tu peux me dire que je risque le licenciement économique, je vais pas te chier une pendule mais juste dis-le moi vite, sinon, lundi matin, tu vas avoir l’air con quand tu vas me voir débarquer en faisant semblant d’être au courant de rien et te demander « où est-ce que je m’installe » ? Oui, parce que je suis sensée reprendre lundi matin, à 9h. Et mon chef m’a dit qu’on me tiendrait au courant avant la fin du mois. La fin du mois c’est demain. Alors, tu vois, ça m’énerve un peu. Beaucoup même.
Parce qu’en dehors du fait que je vais perdre mon taf, mais je l’ai déjà dit, y’a pire dans la vie pour moi, y’a autre chose qui me gonfle royal, c’est d’être dans le flou. Tu sais, comme quand tu tournes autour du pot avec un mec, c’est drôle pendant 5 minutes mais après t’as envie de lui dire « Bon, tu la chies, ta chiasse et tu me baises ou bien ? » (Je suis une grande romantique).
Bah là, c’est pareil, j’ai envie d’envoyer un mail à mon boss intitulé « Tu la chies ta chiasse« . Ça serait pas très corporate, je le reconnais, mais ça me ferait beaucoup de bien. En vrai, me connaissant, je serai à peine capable d’envoyer un truc avec en objet « Excusez-moi de vous demander pardon » et en corps de texte « Pouvez-vous, s’il vous plait, pardon de vous déranger, me dire si, pardon, mais j’ai besoin de savoir, je reprends lundi matin ou pas. Toutes mes confuses. Pardon. »
Mais – y’a toujours un mais avec moi – comme je le disais plus haut, j’ai une mini paire de couilles qui a poussé entre mes jambes ! Peut-être que grâce à elle, j’arriverai à trouver un entre deux et à envoyer quelque chose de clair. Si j’avais eu une vraie paire de couilles j’aurai appelé. Mais je suis pas encore assez grande pour ça.