Roller Derby Saison 1 : Bootcamp, entorse, MS et premières fois…

Quand j’ai chaussé la première fois, fin 2011 – début 2012, je me suis dit : « Bon, meuf, te fais pas trop d’espoirs, hein, tu tiens à peine debout sur tes patins, t’es une sportive en mousse et tu as la volonté d’une larve. Sois réaliste, si un jour tu joues un match, ça sera déjà bien. » Et bien tu me crois, tu me crois pas, mais ce jour est finalement arrivé. Deux ans après avoir pris la décision la plus WTF de mon existence (ou presque), j’ai complété ma première saison de roller derby et même joué mon premier scrimmage¹ !

Je l’ai déjà dit, mais a priori, le roller derby c’était pas fait pour moi. Il faut être en bonne condition physique, savoir faire du roller, aimer l’effort…Bref, que des trucs qui, rien que d’y penser, me donnaient des courbatures et envie de me rouler en boule pour pleurer.

Et pourtant, j’y suis arrivée. J’en ai chié, mais j’y suis arrivée.

Dimanche dernier j’ai joué mon premier scrimmage. On s’est fait déboiter mais on l’a fait ! Un joli final, à mes yeux, pour ma première saison complète de roller derby !

whip it gif we came second

Return to your bench !

Alors que la saison se termine, je réalise à quel point je me suis dépassée, à quel point je suis allée au-delà de mes propres espérances. Je réalise qu’avec de la détermination, de l’envie et du travail, je peux accomplir des choses ! (No shit, Sherlock !)

Un exemple par exemple ?

Le lendemain de mes 30 ans j’ai obtenu les Minimum Skills² ! Il m’a fallu 3 passages pour les valider en totalité, mais la putain de sa mère, je les ai validé ! Tu n’imagines même pas le sentiment de victoire sur moi-même quand, enfin, après des mois à galérer pour réussir un PUTAIN DE FREINAGE EN T ou à travailler mon endurance encore et encore, j’y suis arrivée.

Un véritable symbole pour moi ! Le symbole de Leeloo victorieuse sur elle-même, ayant réussi à battre ses « démons » intérieurs, son absence de persévérance, son manque de confiance et qui se sort finalement les doigts du cul pour la première fois de sa vie à 30 ans !

In my face, biatch !

Failing is not a crime

Pendant cette première saison, j’ai aussi découvert les « joies » du sport.

Ne pas y arriver et recommencer encore et encore. Se blesser (une entorse à la cheville , 15 séances de kiné et un mois sans sport) et être frustrée à mort de ne pas pouvoir participer. Ne pas comprendre ce qui se passe et avoir le sentiment d’être inutile en situation de jeu. Être en colère contre soi parce que pas assez [insérer ici n’importe quelle qualité nécessaire au roller derby].

Je pense que toutes les joueuses de derby (et certainement tous les sportifs et sportives) ont déjà eu ces sentiments, ces doutes, cette impression d’être une grosse merde intersidérale.

Et tous et toutes te diront qu’un jour, sans trop savoir pourquoi, ni comment, ça passe.

Tu te lèves un matin et ton esprit a fini de digérer les infos et instructions que tu essayes de lui faire avaler de force depuis des mois. Ton con de cerveau a enfin compris comment FREINER EN T PUTAIN DE SA MÈRE, il a enfin retrouvé l’agressivité enfouie en toi et s’en sert à bon escient ou il réussi enfin à se synchroniser un peu avec tes pieds et prend le contrôle des patins… bref, tes neurones se connectent et tu gagnes un peu d’espoir. Ça ne dure pas toute la vie en fait ! On finit par y arriver au bout d’un moment ! Oh bordel !

Cette année, j’ai pris conscience qu’avant de réussir quelque chose je dois échouer un million de fois. Et j’ai fini par accepter (un peu mieux) cet état de fait. #philosophie #SocrateIsMyHomeBoy

It’s all in the (Derby) family

On n’arrête pas de dire que le monde du derby est une grande famille, comme pour le cinéma, genre. Ça sonne cliché et Bisounours à mort mais y’a du vrai quand même. Le monde du derby est très petit, avec tout ce que ça comporte d’inconvénients, mais aussi d’énormes avantages.

Quand, en soirée, tu rencontres quelqu’un qui fait du derby.

Tu peux toujours compter sur un ami-derby pour te filer un coup de main/bout de canapé/conseil quand tu en as besoin, que tu le connaisses ou pas vraiment, que ce soit ta coéquipière ou une nana que tu as croisée une fois à un événement derby. L’esprit de communauté autour de ce sport est vraiment incroyable et me surprend souvent.

Partager sa sueur et se donner des coups, ça rapproche !

Pendant cette saison, que ce soit au sein de mon équipe, en participant à un bootcamp³ à Bourges ou en allant voir des matchs, j’ai fait de belles rencontres et découvert des gens terribles, des gens passionnés, des gens fous, des gens drôles… Certains même que je considère comme des amis désormais et plus seulement des connaissances liées à la pratique d’un sport.

Dr. Leeloo and Miss Badass

Enfin, cette année, j’ai réalisé que je n’avais pas si mal choisi mon nom de derby.
Il y a vraiment une part de Badass en moi.

Même si j’ai mis du temps à la laisser s’exprimer sur le track, même si je ne la maîtrise pas encore, ma part combative commence à jaillir quand je joue. Je ne suis pas encore la guerrière que j’aimerai être, mais je sens que j’ai fait un net progrès à ce niveau là. Mes hits sont plus déterminés, mon esprit plus investi dans le jeu et j’ai l’impression d’être quand même plus résistante qu’avant.

Le derby a été un révélateur et m’a poussé à être plus combative, plus agressive, plus forte, plus déterminée…Toutes ces qualités qui sont incontournables au derby et que je ne possède pas forcément dans la vie !

Je suis en train d’évoluer.

Merci le derby !

Leelooback

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¹ match non-officiel/amical.

² ensemble de techniques et connaissances nécessaires pour pouvoir prétendre à jouer en match, une sorte de permis de derby.

³ week-end d’entrainement organisé par une équipe, où les joueuses de toute la France et d’ailleurs sont invitées et coachées par des joueuses de (très) bon niveau. Le roller derby est énormément basé sur l’échange de compétences entre équipes.

5 commentaires pour “Roller Derby Saison 1 : Bootcamp, entorse, MS et premières fois…

  1. C’est beau ce que tu dis. Ça me fait regretter de pas avoir de motivation pour me sortir les doigts du cul. Encore tout à l’heure, je me disais « tiens, si je prenais des cours de rital pour comprendre un peu les gens de ma famille » et puis j’ai vu que c’était le samedi. Et alors que c’est super parce que ça me permet de bosser, de pas aller en cours du soir après les journées de merde et que j’aurai quand même mon « moment pour faire les courses sans l’heure d’affluence », je me trouve quand même des excuses de merde pour pas y aller.

    Tu n’imagines pas à quel point je t’admire de faire ce que tu fais et de réussir, d’accomplir tout ça. Putain.

      1. Non mais c’est vrai ! Je te l’ai toujours dit et je pense qu’on est bien parties toutes les deux pour qu’à nos 80 ans, je te le redise encore !

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