Ce n’est pas moi, c’est toi

Attention, meuf nombreuse dans sa tête, ne pas déranger (plus qu’elle ne l’est déjà).

Ça fait 32 ans qu’on est ensemble mais il est temps que nos chemins se séparent. Aujourd’hui, j’adresse une lettre de rupture à ma future ancienne moi.

A l’origine de ce poste, il a un challenge du blog « Daily Positive », invitant ses lecteurs à écrire une lettre d’adieu à un aspect de leur vie de l’année dernière :

Instead of writing a letter to a person, this challenge will have you write a letter to a part of your past year that you need to leave behind i.e. your financial burdens, a diploma you never received, negative inner thoughts, your busy schedule, a commitment you no longer enjoy etc.

Étant donnée l’année moisie qu’a été 2016 pour moi (et pour la Terre entière, à vrai dire), l’idée m’a rapidement emballé ! Que d’aspects de mon existence à envoyer chier ! Que de morceaux rances de moi-même à dégager ! Mais par lequel commencer ? Il y a tellement de choses de l’année dernière que je ne veux plus voir !

Et puis, je me suis rendue compte que c’était surtout à moi-même qu’il allait falloir que je dise au revoir.

Alors, je me suis écrit une lettre de rupture.


Chère Leeloo du passé de 2016,

Je suis venue te dire que tu t’en vas. T’en a chié, t’as chialé, t’as eu peur, t’as manqué de confiance, t’as ragé… mais tout ça c’est fini. Fini.

Je tenais à te remercier de nous avoir donné envie de changer, de nous améliorer, de réfléchir, de progresser. En étant celle que tu as toujours été, finalement, tu nous as laissé une belle marge de manœuvre pour évoluer. Comme quoi, il n’est jamais trop tard. Alors pour ça, merci.

Mais maintenant, c’est fini, et je dois te dire au revoir.

Je dois dire au revoir à ta manie d’avoir peur, à ta faculté à procrastiner, à tes doutes perpétuels, à ton manque de confiance en toi et à ta résignation, ce sentiment que te fait baisser les bras si rapidement dès qu’un obstacle se pointe devant toi.

Je dois dire au revoir à ce nuage gris que tu as trimballé au dessus de ta tête, à ce voile que tu t’es mis autour du cœur pour le protéger mais que tu as serré bien trop fort et qui t’as étouffé.

Je dois dire au revoir à ta manie de ressasser le passé, de te l’infliger, de te le repasser en boucle encore et encore, pour n’en tirer que de la souffrance et de l’humiliation. J’ai découvert il n’y pas si longtemps qu’un passé pouvait servir à autre chose qu’à se faire du mal. J’ai envie de développer cette façon de voir encore plus en 2017.

Il est temps qu’on se sépare toi et moi, que je laisse derrière moi la Leeloo qui n’ose pas, la Leeloo qui n’agit pas, la Leeloo qui attend que ça se passe sans bousculer un peu le destin.

J’ai rencontré quelqu’un. C’était il y a quelques mois.

La Leeloo de 2017 est arrivée un peu en avance et je suis tombée amoureuse. Elle n’est pas encore parfaite, elle a encore pas mal de points communs avec toi, mais dans l’ensemble, elle est mieux.

Elle est plus sereine, plus motivée, plus confiante, plus positive, plus à l’aise dans son corps et dans ses idées, plus assumée.

Elle a compris qu’elle avait le pouvoir de changer et d’améliorer notre vie. Elle a compris qu’elle avait le droit d’être heureuse et que pour ça, elle allait devoir se retrousser les manches. Alors elle l’a fait. Elle a agit. Elle n’a pas fait que suivre. Pour une fois.

It’s not me, it’s you.

Et c’est d’une Leeloo comme elle dont je vais avoir besoin pour l’année à venir, parce que je vais avoir pas mal de choses à accomplir.

C’est sur une Leeloo comme elle que je vais devoir m’appuyer quand mon côté « Leeloo fatiguée et triste de 2016 » va ressurgir, quand le doute va repointer le bout de son nez (cette salope), quand la confiance va reculer un peu (beaucoup), quand je vais me sentir illégitime, sans talent, sans ambition, sans intérêt.

C’est d’une Leeloo confiante, qui a la foi et de la motivation à revendre, dont je vais avoir besoin. D’ailleurs, c’est ce qui m’a véritablement séduit chez elle, après toute une vie ou presque avec une Leeloo comme toi. Sa façon de croire, sa façon de dire oui, sa façon d’ouvrir les portes plutôt que de les refermer en vitesse, après avoir jeté un œil dans l’entre-bâillement.

Au revoir Leeloo du passé d’avant. Tu as eu une année difficile, je sais, mais j’ai envie que l’on se serve de ces multiples épreuves toi et moi pour renaître, pour revivre et pour recommencer.

A toi, à moi, à nous.

A 2017.

 

 

Image d’illustration : Freepik

3 commentaires pour “Ce n’est pas moi, c’est toi

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