tommy wiseau et greg sestero au grand rex à Paris

The Room Experience – Oh hi Tommy !

Ça va faire deux mois que ça s’est produit et je pense qu’il est temps que je te parle de mon expérience The Room au Grand Rex. Accroche-toi à ton slip, on y va !

En février dernier, les génies de Panic ! Cinéma associés aux génies de Chroma ont eu l’idée de génie d’organiser une soirée The Room au Grand Rex, pour fêter la sotie du film The Disaster Artist (le film tiré du livre qui raconte l’histoire de la création de The Room). C’était tellement une idée géniale qu’ils ont du organiser une seconde séance le lendemain parce que les places se sont vendues trop vite.

the room grand rex 2018 Paris tommy wiseau

Ayant loupé le coche lors de la mise en vente des places pour le premier soir, j’étais dans les starting-blocks pour en choper et aller assister à la deuxième séance. Il faut dire que la soirée était alléchante : projection du meilleur mauvais film du monde, The Room, en présence du scénariste/réalisateur/acteur principal, l’énigmatique Tommy Wiseau ainsi que de son acolyte sur le film et écrivain du livre The Disaster Artist, Greg Sestero ET, bonus fan girl, en présence également de l’équipe de Chroma (Karim Debbache, Gilles Stella et Jeremy Morvan, cœurs avec les mains et pipi-culotte).

Quand j’ai validé l’achat de mes places, j’étais contente mais j’étais surtout à mille lieues de me douter de ce que j’allais vivre.

Mais, heu, c’est quoi The Room ?

Très bonne question, l’ami.e. Si, comme moi il y a encore quelques mois, tu ne sais pas ce qu’est The Room, je t’invite à regarder cette vidéo. Ça dure pas loin d’une heure mais ça va t’expliquer tout ce que tu as à savoir.

Elu meilleur mauvais film de tous les temps par pas mal de monde, The Room est donc un nanard qui a été élevé au rang de classique. Dans le monde entier, aujourd’hui encore, des projections sont organisées pour le voir et des légions de fans s’y bousculent pour y assister.

Moi, comme je le disais plus haut, au moment où j’achète mes deux places, une pour moi et une pour ma derby wife, Lucy, je n’ai pas vu le film. J’en ai juste entendu parler et je me dis que le découvrir comme ça, lors d’une soirée exceptionnelle, au Grand Rex en plus, sera l’occasion idéale.

the room grand rex paris 2018 extrait the room anything for my princess

Il faut savoir qu’avec Lucy, on a une sorte de tradition cinématographique : on mate des grands classiques du cinéma d’action des années 80 (Predator, Commando, Rambo…) qu’on n’a toujours pas vu, à la suggestion de Cher&Tendre qui nous (re)fait ainsi notre éducation. Concrètement, nous, on passe la soirée à commenter le film et à se marrer comme des grosses dindes et Cher&Tendre gueule parce qu’on n’est pas gentilles avec ses classiques. C’était donc évidemment avec elle que je voulais partager l’expérience The Room.

The N night

Nous voici donc en ce jeudi 15 février 2018, à Paris, devant le Grand Rex. Après une bonne bière au bar du coin, nous sommes fin prêtes à aller assister à cette belle soirée. Armées de nos billets, nous nous pointons à l’entrée. Dès les premiers pas dans le cinéma, on nous donne des petites cuillers en plastique. Un peu interloquées, on ne sait pas encore à quoi elles nous servirons mais dans le doute, on les garde, nous disant qu’au pire, on allait bouffer de la glace. #Noob

On avance, on voit beaucoup de filles habillées en robe rouge et beaucoup de mecs en costard et on se dit que c’est aussi un clin d’oeil au film mais on n’a pas encore conscience de tout ça. Un photocall est installé avec une photographe qui tire le portrait des participants et juste là, comme ça pouf-pouf, Karim Debbache qui accepte gentiment de prendre une photo avec nous, après que j’aie envoyé Lucy lui demander parce que je suis une grosse gamine de 12 ans.

the room cheep cheep cheep chicken

Ceci fait, et ayant donné naissance à une photo où je personnifie le mot « malaise » avec ma tête de groupie, nous poursuivons l’ascension pour rejoindre le second photocall, celui où se trouvent Tommy Wiseau et Greg Sestero. Pour faire ta photo, tu dois acheter du merch. Ça tombe bien, j’avais envie d’acheter le livre The Disaster Artist, tout juste traduit en français par la team de Carlotta Films (bravo), également co-organisateur de la soirée.

L’excitation monte, on va avoir droit à notre photo avec des stars ! Voici le résultat :

the room photocall tommy wiseau greg sestero leeloo rocks
Je remercie chaleureusement le photographe responsable de ce flou gaussien des plus chatoyants.

Bon, tant pis pour le souvenir visuel, les souvenirs, c’est dans le cœur qu’on les garde, c’est dans la mémoire qu’on le chérie, pas sur un smartphone (le type en a pris trois, il a pas été foutu de m’en prendre une pas floue).

Nous choisissons de nous installer au balcon pour une meilleure vue et puis côté salle, c’est déjà blindé. On se trouve des places qui vont bien, on se prend des bières et du popcorn qui vont bien, on sort les snacks qui vont bien et nous voilà prêtes pour l’expérience The Room.

Lumière éteinte, entrée des artistes

Après avoir maté des extraits de fabuleux nanards recommandés par la team Nanarland (et bien ri), arrivent les hôtes de la soirée, les équipes de Panic ! Cinéma et de Chroma. Ça papote, ça rigole, ça annonce des choses (va sur leurs Facebook pour en savoir plus !) et puis arrivent enfin sur scène Tommy Wiseau et Greg Sestero.

Après avoir fait monter une vingtaine de personnes sur la scène, Tommy et Greg se prêtent au jeu du questions – réponses (où Tommy répond en mode WTF pour la plupart mais apparemment c’est du Tommy classique). Après une petite dizaine de minutes, enfin, ça y est, on va regarder le film, la foule est en délire (et je n’exagère pas un seul instant).

Une vidéo explicative, où Jérémy Morvan explique aux nombreuses personnes qui voient le film pour la première fois ce soir-là, tout comme nous, comment le regarder de manière interactive, est projetée. Parce que c’est surtout ça, le concept de The Room, un film que tu regardes en gueulant et en jetant des cuillers en plastique. Voici donc quelques unes des règles que nous avons respecté :

  • Quand apparait un plan de la ville de San Francisco, il faut crier SAN FRANCISCO !
  • Quand un personnage entre dans une pièce, il est salué par l’un des acteurs et par tout le public. (ex : OH HI MARK ! OH HI LISA !) Idem quand il quitte la pièce (ex : BYE MARK ! BYE LISA !).
  • Quand on voit une cuiller dans le film (et on en voit beaucoup), on jette sa cuiller en plastique vers l’écran.
  • Quand les personnages s’envoient des ballons de foot, on compte le nombre de passes – à haute voix, bien évidemment.
  • On peut hurler, rire, huer, commenter le film très fort, tout le monde s’en fout, c’est un joyeux bordel et c’est phénoménal.

tommy wiseau the room you're tearing me apart lisa

The Room : plus qu’un film, une expérience

Le film dure précisément 1h39 et pendant cette heure et ces trente-neuf minutes, nous n’avons cessé d’être étonnées. Les mauvais dialogues, le scénario sans queue ni tête, le jeu des acteurs, les scènes de sexe malaisantes, tout dans le film est complètement what the fuck et il est difficile de garder son calme devant tant de grand n’importe quoi.

Nous sommes passées du rire à l’étonnement, du dégoût à l’incompréhension et sommes revenues au rire et ça c’était dans les cinq premières minutes du film.

Pendant toute la durée de la projection, on n’a pas arrêté de se dire :

Putain, j’étais pas prête.

Et ça qualifie vraiment cette expérience, ce premier visionnage complètement atypique : on n’était clairement pas prêtes mais putain, qu’est-ce qu’on s’est marrées !

Au-delà du film en lui-même et de toutes ses incohérences, cette projection c’était comme si on l’avait vécue entre potes, dans un salon, sauf qu’on avait un écran géant et des gros sièges hyper confortables. Les gimmicks connues comme les private jokes ont résonné dans la salle pendant toute la soirée, il a plu des cuillers en plastiques, on s’est passé un ballon de foot américain dans toute la salle, la pauvre Lisa s’est faite traitée de tous les noms…bref, je n’ai jamais vécu une séance de cinéma comme ça !

tommy wiseau the rom sex scene gif

Si tu as l’occasion de vivre une projection de The Room en salle, je te recommande plus que chaleureusement d’y aller. Si des potes te proposent de le regarder avec eux, je te recommande évidemment de le faire, surtout si c’est la première fois pour l’un d’entre vous.

Et surtout, n’oublie pas tes cuillers en plastique.

 

 

 

Photo de couverture : Panic ! Cinema

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