The Body Image Movement – Bitch I’m fabulous !

Il y a quelques semaines, je suis tombée par hasard, au détour d’une promenade sur Facebook, sur la vidéo du trailer du documentaire Embrace.

Ce docu est signé par The Body Image Movement, créé par une nana, Taryn Brumfitt, une australienne qui s’est toujours trouvée moche, qui s’est déchirée pour avoir un corps parfait et qui, au final, s’est rendue compte que ça ne changeait rien. Une fois « belle », elle se sentait toujours aussi moche, dégoûtante et détestait toujours son corps.

Rings a fucking bell, right ?

Mon cul sur la commode ou plutôt sur la balance.

Depuis toujours je me déteste, enfin, j’oscille entre « je m’en fous, je ne me regarde pas vraiment, sinon je suis malheureuse » et « putain, meuf, tu crains« . Déjà gamine, à 8 ans, je demandais à ma mère si elle ne trouvait pas que mes cuisses étaient trop grosses. 8 ans bordel ! Pourquoi ? Parce que j’avais des « copines » qui se foutaient de ma gueule (God bless Karma, elles ont une vie de merde maintenant) et parce que je voyais déjà des magazines avec des « belles » femmes qui disaient quel régime faire avant l’été et qu’à 8 ans déjà je prenais ça pour parole d’évangile.

A l’adolescence je t’en parle même pas. Ça a été un enfer. Ne pas faire la bonne taille de fringue, ne pas être assez, être trop…je me suis toujours considérée grosse et dégueulasse. Insecure. Même quand j’ai finalement réussi à pécho, je me demandais toujours pourquoi, comment, moi, avec mon physique de merde, je pouvais éveiller un peu d’intérêt dans les yeux de quelqu’un.

Avec le derby, à près de 30 piges et après avoir eu un enfant, je commençais un peu à m’accepter. A me dire que « size doesn’t matter » mais que la santé et l’état d’esprit comptaient plus.

Mais, même aujourd’hui, y’a encore du boulot.

C’est encore (trop) souvent que je me trouve absolument dégueulasse. Même quand Cher et Tendre me dit le contraire, quand son corps me dit le contraire (si tu vois ce que je veux dire et je sais que tu vois ce que je veux dire, coquinou), quand mes amis me disent le contraire, dans mon miroir je ne vois que bourrelets, gras, cellulite, 42, petits boobs et grosses cuisses, peau dégueulasse, vergetures, et cheveux fillasses.

Et quand je vois cette nana, en larmes, interroger d’autres femmes, qui répondent toutes, à la question « décrivez votre corps en un mot », « dégueulasse », je pleure aussi un peu.

Je pleure parce que je suis toutes ces nanas, minces, grosses, jeunes, vieilles, célibataires ou en couple, mais toutes, absolument toutes, belles et peu sûres d’elles.

Son mouvement se bat pour que les femmes du monde entier acceptent enfin leur corps tel qu’il est, imparfait mais beau, et pour essayer de nous faire intégrer à toutes que putain de bordel de merde, c’est pas à un magazine, ni à une autre personne même, mais à nous, de décider que notre corps est parfaitement imparfait et rempli, débordant même, de beauté.

Hier soir encore je me disais, en voyant un chiffre trop élevé sur la balance qu’il fallait que je me prenne en main et que je reprenne le sport et les régimes.

Comme environ toute ma vie, je me disais de repartir en guerre contre moi-même. De lutter. De me battre.

Comme quand j’étais ado et que je trouvais que 60kg, c’était trop.

Comme quand je venais d’accoucher et que je ne suis pas sortie de chez moi pendant un mois parce que je ne POUVAIS pas me voir comme ça et encore moins me MONTRER comme ça. (Comme quoi au final ? Comme une meuf qui a porté un être humain dans son corps pendant neuf putain de mois et qui a donné naissance à la huitième merveille du monde et qui, par conséquent, t’emmerde ! Ouais, j’aurais du me dire ça à l’époque…)

Mais cette vidéo, ces témoignages, me montrent que je ne DOIS pas faire ça, que je ne dois ça à personne. Ils me font comprendre que je dois accepter mes imperfections. Que je suis belle et ferme ta gueule le reste du monde.

Ils me font comprendre que j’ai juste besoin d’un corps. Et que la vie, elle, s’en bat les couilles si je suis fait un 36.

Mon combat de la veille contre mon corps s’est transformé en bataille de l’esprit. Contre mon esprit. Contre mes insécurités. Contre mon reflet déformé.

Fatiguée de me cacher

Je vais reprendre le sport oui mais pour retrouver de l’énergie, de l’endurance, de la souplesse et de la force. Parce que j’étais forte quand je faisais du sport, forte surtout dans ma tête et ça, ça me manque plus que de faire une taille de moins.

11 commentaires pour “The Body Image Movement – Bitch I’m fabulous !

  1. J’ai pas encore regardé le documentaire que t’as mis dans l’article mais promis, je vais le faire.

    C’est vrai tout ce que tu dis. Tellement que là, j’ai envie de tout paraphraser pour dire « ouais putain mais putain oui ! mais TROP ! ». Du coup, je vais éviter, ça sert à rien.

    J’vais juste parler d’autres choses, que tu mentionnes dans ton article, l’avis des autres. Et là, j’vais causer du mien.
    Habillée en punk, en gothy-goth, en madame, en pyjama, à poil (ce moment où j’ai compris que si j’avais été lesbienne, j’aurai surkiffé des seins comme les tiens, beaucoup plus que comme les miens), bourrée, déchirée, triste, joyeuse, vénère (oh putain, le jour où t’as tapé ton scandale au CROUS en gueulant « tant pis, j’vais aller vendre mon cul à Perrache ! » <3 ), tu es toujours la source d'une étincelle dans mes yeux et dans mon cœur.

    Tu penses que si on a toutes des complexes, c'est pour nous empêcher de gouverner le monde ? (ouais, j'avoue, j'ai revu Jurassic Park et je trouve ça cool la ligne de dialogue "les dinosaures tuent l'homme, la femme hérite de la Terre", ça me fait toujours autant marrer).

    Bref, je t'aime. Avec ou sans tes complexes.

  2. J’ai pas encore regardé le documentaire que t’as mis dans l’article mais promis, je vais le faire.

    C’est vrai tout ce que tu dis. Tellement que là, j’ai envie de tout paraphraser pour dire « ouais putain mais putain oui ! mais TROP ! ». Du coup, je vais éviter, ça sert à rien.

    J’vais juste parler d’autres choses, que tu mentionnes dans ton article, l’avis des autres. Et là, j’vais causer du mien.
    Habillée en punk, en gothy-goth, en madame, en pyjama, à poil (ce moment où j’ai compris que si j’avais été lesbienne, j’aurai surkiffé des seins comme les tiens, beaucoup plus que comme les miens), bourrée, déchirée, triste, joyeuse, vénère (oh putain, le jour où t’as tapé ton scandale au CROUS en gueulant « tant pis, j’vais aller vendre mon cul à Perrache ! » <3 ), tu es toujours la source d'une étincelle dans mes yeux et dans mon cœur.

    Tu penses que si on a toutes des complexes, c'est pour nous empêcher de gouverner le monde ? (ouais, j'avoue, j'ai revu Jurassic Park et je trouve ça cool la ligne de dialogue "les dinosaures tuent l'homme, la femme hérite de la Terre", ça me fait toujours autant marrer).

    Bref, je t'aime. Avec ou sans tes complexes.

  3. Je viens de re-relire ça après deux ans. Déjà à l’époque, j’avais eu envie de commenter ton article et là, j’ai de nouveau envie d’écrire un truc.
    C’est clair que ça fait chier. Je sais pas si les dudes vivent la même chose mais j’ai l’impression que y’a très peu de nanas qui s’acceptent telles qu’elles sont. Mais comme je te l’ai déjà dit, c’est toi ma source d’inspiration. Depuis peu, je suis sur des photos, sur des vidéos publiques. J’ai peur. Je ne m’aime pas. J’aimerais effacer ma gueule. D’autant plus que je me tape des crises d’acné de merde. Je suis en mode « le crunch, j’aimerais plutôt le manger plutôt que d’en faire un cosplay, m’voyez ». C’est une vraie constellation, à la Kimberly (tu te rappelles la meuf qui s’était fait tatoué la constellation d’étoiles sur la gueule ? Bah pareil, vraiment pareil, mais en couleur, avec du rouge, et du jaune bien cracra).
    Je me rappelle de la St Patrick avec « Dieu ». Je me rappelle qu’avant qu’on aille au bar, tu m’avais dit que ça te faisait chier ce bouton de fièvre que t’avais. Pour moi, c’était pas important (comme aujourd’hui, pour les autres, mes boutons ne sont pas importants). D’autant que, meuf, t’avais tellement d’assurance ce soir-là, c’était limite « pire » que d’habitude !
    En fait, je pense à trouzemille trucs pendant que j’écris, j’ai la flemme d’effacer, de corriger donc tampix, je vais livrer le fond de ma pensée. Aujourd’hui, j’accepte mieux mes boutons parce que je repense à cette soirée où malgré ton bouton à toi, t’es allée en soirée, avec tes potes, emballer « Dieu » comme si de rien n’était. Parce que je me dis que si t’as eu la force d’en avoir rien à branler et de fièrement emballer un gars, je peux bien assumer ma gueule normale dans les médias (bon, je sais, je fais pas la une de Paris Match mais pour moi, c’est tout comme).
    Je pense, j’espère que passer du stade où on se hait, on veut se cacher au stade où on s’en fout, c’est l’étape intermédiaire avant de pouvoir se dire dans la glace « hey mais t’es plutôt bellegosse toi ! ».
    En tous cas, je te l’ai dit, pour moi, tu seras toujours la plus belle.
    Bon, rendez-vous dans deux ans pour un nouveau commentaire bien cheesy. Avec un peu de chance, toi et moi, on aura encore évolué et on sera trop les daronnes des meufs qui s’acceptent sur les Internets. On croise les doigts.
    Je t’aime ! ❤

  4. Je viens de re-relire ça après deux ans. Déjà à l’époque, j’avais eu envie de commenter ton article et là, j’ai de nouveau envie d’écrire un truc.
    C’est clair que ça fait chier. Je sais pas si les dudes vivent la même chose mais j’ai l’impression que y’a très peu de nanas qui s’acceptent telles qu’elles sont. Mais comme je te l’ai déjà dit, c’est toi ma source d’inspiration. Depuis peu, je suis sur des photos, sur des vidéos publiques. J’ai peur. Je ne m’aime pas. J’aimerais effacer ma gueule. D’autant plus que je me tape des crises d’acné de merde. Je suis en mode « le crunch, j’aimerais plutôt le manger plutôt que d’en faire un cosplay, m’voyez ». C’est une vraie constellation, à la Kimberly (tu te rappelles la meuf qui s’était fait tatoué la constellation d’étoiles sur la gueule ? Bah pareil, vraiment pareil, mais en couleur, avec du rouge, et du jaune bien cracra).
    Je me rappelle de la St Patrick avec « Dieu ». Je me rappelle qu’avant qu’on aille au bar, tu m’avais dit que ça te faisait chier ce bouton de fièvre que t’avais. Pour moi, c’était pas important (comme aujourd’hui, pour les autres, mes boutons ne sont pas importants). D’autant que, meuf, t’avais tellement d’assurance ce soir-là, c’était limite « pire » que d’habitude !
    En fait, je pense à trouzemille trucs pendant que j’écris, j’ai la flemme d’effacer, de corriger donc tampix, je vais livrer le fond de ma pensée. Aujourd’hui, j’accepte mieux mes boutons parce que je repense à cette soirée où malgré ton bouton à toi, t’es allée en soirée, avec tes potes, emballer « Dieu » comme si de rien n’était. Parce que je me dis que si t’as eu la force d’en avoir rien à branler et de fièrement emballer un gars, je peux bien assumer ma gueule normale dans les médias (bon, je sais, je fais pas la une de Paris Match mais pour moi, c’est tout comme).
    Je pense, j’espère que passer du stade où on se hait, on veut se cacher au stade où on s’en fout, c’est l’étape intermédiaire avant de pouvoir se dire dans la glace « hey mais t’es plutôt bellegosse toi ! ».
    En tous cas, je te l’ai dit, pour moi, tu seras toujours la plus belle.
    Bon, rendez-vous dans deux ans pour un nouveau commentaire bien cheesy. Avec un peu de chance, toi et moi, on aura encore évolué et on sera trop les daronnes des meufs qui s’acceptent sur les Internets. On croise les doigts.
    Je t’aime ! ❤

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