#TBT – Billy Ze Kick & Les Gamins en Folie (1994)

Mangez-moi, mangez-moi

Tu me crois, tu me crois pas, mais le premier album de Billy Ze Kick et les Gamins en Folie a été le TOUT PREMIER CD que j’ai acheté de toute mon existence. Enfin que j’ai acheté…que j’ai fait acheter par ma mère, surtout. 99 francs à l’époque (comme dirait Frédéric Beigbeder). Oui, j’avais du goût. Et tu crois que j’ironise en disant ça, mais honnêtement, avec un poil de recul, je continue de penser que cet album est une petite tuerie.

http://www.youtube.com/watch?v=Tre19TNUwIo

Back in 1994

J’ai dix ans (ça pique, hein). La mode est au grunge, c’est l’année de la mort de Kurt Cobain, la techno envahit progressivement les ondes radios et je suis accrochée du matin au soir à NRJ Hit Music Only. Et un jour, la France entière se met à fredonner « Mangez-moi, mangez-moi », la chanson passe en radio, à la télé, partout. Et moi, 10 ans, je ne passe évidemment pas à côté du phénomène Billy Ze Kick. Je n’ai, évidemment, et comme beaucoup des gens de l’époque, absolument AUCUNE idée de la portée véritable des paroles de la chanson, mais son petit sample guilleret, ce refrain entraînant, ce beat reggae, tout cela forme un tube exceptionnel dont je suis dingue.

Et arrive le second single du groupe : OCB.

Là, je comprends un tout petit mieux de quoi parle la chanson. Mon frère fume des roulées, je sais donc que OCB est une marque de feuilles. Pour le reste je me fais une vision très innocente de cette chanson, tout comme de Mangez-moi d’ailleurs. (Je pensais que le psylo qui « ouvre les volets de la perception« , ouvrait les volets de la perception des impôts, de l’immeuble, des volets, aux fenêtres…Oui. Bon, j’avais dix ans, hein !)

Mais bon, forte de ma passion pour ce second single et malgré toute mon ignorance, je pousse un peu plus loin que les autres et vais au-delà du CD 2 titres en tannant ma mère pour qu’elle m’achète l’album. Grand bien m’en a pris !

Déjà, parce que l’album ouvre sur un sample de cette scène culte (et même si à l’époque, je ne savais pas ce que c’était, je kiffais, ça me rappelait ma famille du Nord):

http://www.youtube.com/watch?v=1loepBhTs-M

Ensuite, parce qu’en dehors des deux singles qui ont fait remuer la France, l’album est rempli de petites pépites hilarantes, de morceaux simples mais pas simplets, aux paroles que je prenais au premier degré à l’époque mais qui, au fur et à mesure des années et des écoutes, m’ont révélé tous leurs secrets.

Innocence et découverte

Au-delà de m’avoir appris qu’on pouvait fumer autre chose que des cigarettes, Billy Ze Kick m’a aussi appris d’autres trucs. Avec « 2ème Avertissement » et « Un spectacle de plus« , j’apprends et je comprends que la télé ne rend pas forcément intelligent, avec « L’adjudant Géreux » mon âme d’anarchiste en herbe découvre que la police n’est pas forcément toujours mon amie…bref avec BZK, je lève un bout de voile sur mon innocence et j’entre-aperçois la vie.

La seconde partie de l’album est totalement différente. Les morceaux me paraissent beaucoup plus obscures, ils racontent une sorte d’histoire que je ne comprends pas forcément, mais musicalement, c’est sympa et funky. En faisant quelques recherches aujourd’hui, j’apprends que les sept derniers morceaux appartiennent à la comédie musicale/court-métrage « Killer’s Trip », réalisée et interprétée par le groupe en 1992. Ceci explique cela, donc.

Et l’artwork de l’album ! L’artwork putain ! Une véritable petite merveille. Un dessin original, représentant les personnages du groupes et de leurs chansons, un voyage visuel dans le disque, un vrai régal. Je crois me souvenir qu’à l’époque, il était offert en poster avec le CD ou quelque chose comme ça. En tout cas, il a figuré sur le mur de ma chambre pendant quelques années !

CCI16092014_0001

Alors, oui, ça chante pas toujours juste, c’est bordélique, c’est une joyeuse bande qui s’amuse, mais sérieusement, c’est énorme. La petite bande de rennais, un peu baba cools, complètement perchés et artistes jusqu’au bout d’eux-mêmes figure encore aujourd’hui dans ma discothèque (on m’avait volé le CD et je me le suis racheté, steuplait !) et je ne peux que te recommander de te cultiver en l’écoutant toi aussi.

Tu y apprendras, comme moi, qu’un certain Zebra était le bassiste sur ce premier album…Il parait qu’il a fait carrière comme DJ, plus tard…!

Billy never dies

Les années qui ont suivi la sortie de cet album n’ont pas été très faciles pour BZK qui, pourtant, a continué à sortir des disques et à tourner sur les routes. Des disques mal connus, mais très sympathiques :

  • Paniac, sorti en 1996 par Billy Ze Kick, sans les Gamins en Folie. Avec son cultissime « Fais Do Do« , que tu retrouves dans la BO de Quatre Garçons Plein d’Avenir, tout comme le morceau « Paniac«  d’ailleurs, et la participation d’un certain Mathieu Chedid (connais pas) sur le morceau « M » (tiens donc), sorte de reprise de « La Chanson De M » qui paraissait sur le premier album et aussi, la plus médiatisée reprise des Poppys par Billy « Non rien n’a changé« , ce disque passé inaperçu est un must.
  • Verdure et Libido, sorti lui en 2001 et marquant le retour des Gamins en Folie aux côtés de Billy, mériterait aussi sa place dans un #TBT pour son rôle de BO de mes vacances d’été de cette même année ! BZK y dénonce toujours le rythme effréné de nos vies (Ma Petite Dépression, La Revanche du Glandeur), la course à la conso, le machisme (Quelques Mots Pour Calmer les Machos), les OGM (Round Up) et y parle de son amour de la « nature » (Ma Plante).

Billy Ze Kick a sorti plus récemment, en octobre 2013 un album, Artemis Révélation et continue de tourner, notamment dans la région Rennaise et en Bretagne.

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