Crédit Photo : Francis Campiglia

#TBT – Mano Negra – Best Of (1998)

Tous les jeudis, je raconte les albums et les artistes qui ont marqué mon existence et surtout mon adolescence. Du lourd, du dossier, du bon mais aussi du mauvais. Bienvenue dans mes Throwback Thursdays !

Oh bah dis donc, ça faisait longtemps que j’avais pas fait un petit tour à Memory Lane ! Pour ce nouveau #TBT, je te propose d’écouter des morceaux que tu as dû entendre un million de fois, tellement ils font partie du paysage musical français.

T’es prêt Roger ?

 

A chaque fois que j’entends la Mano Negra je pense à Mario Kart sur Super Nintendo. Je pense – clope roulées. Je pense – week-end chez ma copine T. Je pense – attendre sa mère devant le Leader Price de ma ville. Je pense – préparer mon sac avec un pyjama et des sous-vêtements de rechange et une brosse à dent. Je pense « Hey, j’ai ramené la cassette vidéo de The Craft ». Je pense « Viens on va se balader au cimetière ».

Un album, une amie

Cet album n’est pas lié à une période de ma vie (enfin si un peu) mais plutôt à une personne de ma vie. Je ne l’ai jamais possédé, jamais écouté chez moi, toujours chez cette amie, exclusivement là-bas. Quand je l’écoute, je repense à tout ce que j’ai vécu avec elle, exclusivement avec elle. Nos week-ends l’une chez l’autre (surtout moi chez elle parce que ma mère était moins cool que la sienne à l’époque et chez elle on pouvait fumer des clopes), nos parties de Mario Kart le dimanche aprèm’ au lieu de faire nos devoirs, nos soirées films d’horreur, notre passion pour Nirvana, Korn, The Craft, Smells Like Children et Scream, nos sorties nocturnes pour aller au bar du village boire des demis pêche, nos nuits blanches à jouer de la guitare sur une vieille gratte sans corde à attendre l’ouverture du tabac à 7h du mat’ pour aller acheter des clopes…

Je réécoute ce best of et j’ai 14, 15, 16 ans et je suis irrévocablement avec T.

Non pas que nous écoutions uniquement cet album lorsqu’on se voyait, loin de là, mais il faisait partie des CD qu’on faisait tourner dans la chaîne hi-fi. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je crois qu’elle l’avait en cassette.

Les darons du rock français

En dehors du fait que cet album est une time capsule dans ma vie c’est aussi une time capsule du rock français des années 80-90. A l’époque, le rock français, à l’instar de la Mano Negra, se balade entre rock, punk, ska, expérimentations plus pop, le tout teinté d’influences du monde entier.

La Mano, c’est aussi et surtout le groupe qui fera connaître Manu Chao à la jeunesse bien avant qu’il nous dise que lui « gusta marijuana » et qu’on trouve ça trop subversif.

La Mano Negra est un des groupes de rock français les plus emblématiques de cette époque avec d’autres, bien sûr, comme les Négresses Vertes, Les Shériff, les Wampas, Pigalle, Elmer Food Beat, Bérurier Noir ou encore les VRP.

Plus de 30 ans après, la Mano reste un groupe culte et je parie que tu en connais au moins un morceau : Out of Time Man, Pas assez de toi, King Kong Five, Mala Vida, King of the Bongo… que des classiques qui passent encore aujourd’hui à la radio.

Des morceaux qui m’évoquent le soleil, l’âge de la révolte, les années 90…je suis de retour dans mon quartier d’enfance où même les mecs qui écoutaient du rap connaissaient la Mano Negra, je passe par l’époque du lycée quand les parents de mon amoureux écoutaient du rock et que la Mano leur rappelait leur jeunesse à eux, je fais un détour par chez T. et je nous revois dans sa chambre enfumée par nos clopes, à enchaîner les parties de Super Nes un samedi après-midi.

C’est marrant comme un groupe qui ne fait pas partie de mon Panthéon personnel peut me transporter et me faire ressentir des tas d’émotions malgré tout.

Musique du monde

Musicalement, la Mano c’est avant tout du rock un peu punk mais aussi beaucoup d’influences espagnoles, sud américaines et méditerranéennes. Des sons ensoleillés, vifs et dansants. Des morceaux rock-punk-ska avec des chants en anglais, français, arabe et espagnol mais la Mano peut aussi te servir des sons plus doux, moins révoltés mais toujours aussi efficaces et toujours cosmopolites. Sur ce best of, on a vraiment le droit à la Mano dans toute sa diversité : ses touches de rap qui rappellent les Beastie Boys (Rock Island Line), sa loufoquerie (Noche de Accion), son humour noir (Pas assez de toi, Santa Maradona), ses guitares, ses rythmes fous qui te font gigoter dans tous les sens…le meilleur, comme son nom l’indique.

Bien que j’ai l’impression que la Mano Negra a toujours été là, et qu’elle l’est encore, le groupe n’aura duré « que » sept petites années et quatre albums. Et pourtant, 30 ans après, on les écoute encore !

Est-ce donc ça qu’on appelle un groupe culte ?

Source image de couverture : Francis Campiglia

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