Philosophie de comptoir : Mes (mauvais) conseils pour gérer les conflits

Il y a quelques jours, dans mon Reader, j’ai vu un des Daily Prompts du Daily Post qui posait la question suivante :

How do you handle conflict ? Boldly and directly ? Or, do you prefer a more subtle approach ?

Comment je gère les conflits ? Moi ?

Je vais te dire comment je gère les conflits : Bisounours Style !

Non, je n’ai pas le pouvoir d’expulser des arcs-en-ciel par le nombril. Mais j’aimerai, bien, ça serait classe…Bref, non, je ne suis pas PHYSIQUEMENT un Bisounours, mais disons que dans l’esprit, oui.

Je déteste les conflits.

Ce n’est un secret pour personne, tous les gens qui me connaissent te le diront. Je ne suis que paix et amour. Je ne suis que câlins et bisous. Je ne suis que roulades dans un champ fleuri par une belle journée de printemps, au son du chant des oiseaux et d’une rivière qui coule…

Enfin bref, voilà, j’aime pas trop trop bien quand ça se prend la tête, la gueule ou tout autre partie du corps. Je suis plus à l’aise dans un environnement détendu que sur un champ de bataille.

Mais ne pas aimer le conflit ne veut pas dire que je n’y suis pas confronté.

Malheureusement, y’aura toujours quelque chose pour venir ébranler mon harmonie, déséquilibrer mon yin et mon yang et foutre le bordel dans mes shakras à coup de prise de chou.

Alors, en cas de conflit, j’ai quand même quelques armes.

L’humour

C’est que j’appelle la Défense Chandler Bing. Détendre l’atmosphère par une pirouette, une blague de Toto, un jeu de mots pourri ou quoi que ce soit d’un tant soit peu drôle. Attention, il ne faut pas que la blague soit trop subtile, ou qu’elle demande à la personne avec qui tu es en conflit d’avoir ses neurones connectés (en général, qui dit conflit, dit colère et qui dit colère dit court-circuit neuronal). En effet, si la blague est trop complexe, la personne d’en face pourra se sentir insultée au lieu de se marrer et du coup, être encore plus en conflit avec toi parce qu’elle aura le sentiment que tu te fous de sa gueule (ce qui peut être vrai, aussi, mais tu ne veux pas qu’elle s’en rende compte).

L’humour permet de couper l’élan à celui qui a envie de te conflictuer (Alerte Bescherelle). Il ne s’attend pas à ça. Il est tout rouge, tout enfermé dans sa colère, dans son énervement, dans sa crise et toi, pouf pouf, tu lui fait le coup du « Tire mon doigt ! » et ça le calme.

Ça marche pour les conflits pas trop grave (QUOI ? Tu n’as pas vidé le lave-vaisselle, espèce de…!), par exemple.

Le calme

C’est la Défense Poker Face. Je la tiens de ma grand-mère celle-là. Ma mamie, quand elle était en colère contre nous quand on était gamins, elle se mettait pas à nous hurler dessus. Non. Elle était beaucoup plus futée que ça. Elle se contentait de nous regarder avec ses yeux bleu bien fixes. La bouche bien droite. Et elle nous parlait avec une voix ferme mais basse. Dans ces cas-là, tu savais que t’étais dans la merde et que t’avais poussé le bouchon trop loin Maurice.

Dans le cadre d’un conflit, adopter la Défense Poker Face est tout aussi déstabilisant pour ton interlocuteur. Toujours pareil, il est là, tout rouge, enfermé dans sa petite colère en train de te brailler dessus et toi, tu lui réponds, sans sourciller, calmement et à voix presque basse. Forcément ça lui troue le cul ! Continue de lui parler doucement, calmement, et progressivement, il va descendre en pression, tu verras.

Fonctionne très bien en milieu professionnel. Testé et approuvé par moi-même sur Boss en ébullition.

Les larmes

Bon, celle-là, j’en suis pas spécialement fière, et je ne l’utilise pas volontairement. Mais la Défense Leave Britney Alone peut s’avérer utile.

J’avoue, je suis une petite nature. J’ai la larme facile. Et la plupart du temps, c’est quand je m’énerve que je me mets à chialer. Mon cerveau ne sait pas comment gérer le trop plein d’émotion, de colère, de frustration, alors il s’emmêle les pinceaux et me sort un truc qui marchait, jadis, quand on avait deux ans, lui et moi, et qu’on se comportait encore comme des petits animaux sauvages : les larmes.

En général, voir quelqu’un qui se met à chialer en face de toi, ça te calme et ça peut aussi calmer ton interlocuteur en colère si toi tu fonds en larmes.

Cependant, et même si elle est plus ou moins efficace, la Défense Leave Britney Alone n’est pas vraiment recommandée.

C’est plutôt une sorte défense maladroite que je produis, sans le vouloir, quand je perds le contrôle de moi-même, de mes glandes lacrymales et de mon cerveau. Elle se produit souvent lors de conflits d’ordre conjugaux ou familiaux, quand il y a du sentiment fort entre mon interlocuteur et moi.

Ne pas utiliser en milieu professionnel ou alors une fois la baston terminée, seule, comme une conne, dans les chiottes, à te moucher avec du PQ.

Un femme pleure à son bureau dans les années 1980.
Regardez-là ! Obligée d’aller se cacher dans les années 80 pour chialer au bureau…

 La lettre

Je suis une écriveuse, moi, pas une oratrice. Alors quand j’ai un conflit à régler, un mécontentement à exprimer, une vérité difficile à annoncer, j’aurai tendance à utiliser la Défense Shakespeare.

Qu’il s’agisse d’un post-it, d’une lettre de 9 pages (« RECTO-VERSO !« , Ross Geller) ou d’un mail envoyé à minuit (en fourbe), j’aime ce type de défense parce qu’elle te laisse le temps de poser tes arguments, de prendre du recul sur le conflit qui t’oppose à ton interlocuteur et de ne pas céder à l’emportement et la colère, qui auraient tendance à te faire passer en Leave Britney Alone en un quart de seconde.

La Défense Shakespeare, en plus, fonctionne dans de nombreuses situations conflictuelles et est surtout recommandée dans le cas de conflits administratifs (Impôts, Opérateurs Téléphoniques, Banque…). Une bonne lettre des familles, ça marche toujours.

Le coup de boule

Jamais, Ô grand jamais je n’encouragerai à la violence ou à l’usage de la force pour résoudre un conflit. Non. En plus, je sais pas me battre, alors je serai bien conne d’essayer.

Quand je dis « coup de boule », j’aurai pu dire « taquet », « claquage de bec » ou « explosion de dentier ».

C’est ce que j’appelle la Défense Chuck Norris. En gros, ici, tu règles ton conflit avec tout ce que tu possèdes : la hargne, la méchanceté, la mauvaise foi, la grosse voix mais aussi des arguments bien placés, du foutage de gueule, bref, tu passes en mode badass.

Zidane met un coup de tête à Materazzi
Zinedine Zidane, Coupe du Monde 2006. NEVER FORGET.

Ton interlocuteur parle fort ? Tu parles encore plus fort. Il t’insulte ? Tu insultes sa mère. Il te menace physiquement ? Tu lui enfonces les doigts dans les yeux et tu pars en courant (j’ai dit PAS DE VIOLENCE).

Ce que je veux dire ici, c’est qu’il faut parfois se mettre au même niveau que l’autre pour qu’il comprenne et qu’il se calme. Comme quand tu éduques un chat qui pisse à côté de sa litière en lui mettant le nez dedans, tu fais pareil avec celui ou celle qui t’emmerde. Tu lui mets le nez dans son caca !

La Défense Chuck Norris marche bien au téléphone mais aussi en face à face. Elle a le mérite aussi d’épuiser tout le monde, aussi bien toi que l’autre. Du coup, un fois que tout le monde a bien évacué sa colère en criant très fort, en étant tout rouge et en agitant les bras dans tous les sens, en général, l’ambiance est plus détendue et la discussion peut se passer dans un calme plus relatif.

Le boudin

Autre technique qui me vient à l’esprit en cas de conflit, la Défense Bordeau-Chesnel. C’est très simple, quand tu n’es pas d’accord avec quelqu’un, plutôt que de lui expliquer pourquoi et de tenter de résoudre le conflit qui vous oppose, tu fais du boudin. Tu te mures dans le silence et tu boudines.

Cette défense est une des plus insupportable au monde et donne envie à ton opposant te t’exploser la gueule à coup de parpaing et de te faire parler de gré ou de force. Etre face à un mur, pour moi, c’est ce qui a de plus horrible et c’est ce qui, en général me fait passer en mode coup de boule.

A ne faire que lorsque tu as envie de troller ton interlocuteur ou que tu es tout de même prêt à dialoguer au bout d’un moment. Ne pas boudiner pendant 8 ans non plus, aucun intérêt. Fonctionne dans les conflits de merde ou avec tes parents quand tu as 14 ans.

L’amour

At last but not least.

Aimez-vous les uns les autres bordel de merde !

La Défense Bisounours est belle, elle sent bon, elle respire la joie et la bonne humeur. Résoudre les conflit à coup de câlins. Distribuer de l’amour au lieu de distribuer les coups…

meme Elmyra Animaniacs
Pour toujouuuuuurs !

Ton patron te hurle dessus parce que tu as perdu un client à 15 millions : prends le dans tes bras, il te pardonnera. Ton conjoint n’est pas content parce que tu ne fous rien à la maison ? Fais lui un gros bisou et ça ira mieux. Tu croises des énervés de la Manif Pour Tous dans la rue ? Embrasse-les avec la langue, ils retrouveront leur bon sens !

Ne fonctionne pas ou peu dans la vraie vie, je crois. Dommage !

Un commentaire pour “Philosophie de comptoir : Mes (mauvais) conseils pour gérer les conflits

  1. « Ton conjoint n’est pas content parce que tu ne fous rien à la maison ? Fais lui un gros bisou et ça ira mieux. »

    AHAHAHAHAH ! Putain, je suis jalouse de Cher&Tendre. <3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut