Je roule des patins et je sue des genoux. Ceci n’est pas un Kamoulox.

Quand j’ai vu le film Bliss, ça m’a foutu une claque et je me suis dit, tiens, toi qui n’a jamais fait de sport sérieusement de toute ta vie et encore moins du roller, ça serait trop top si tu faisais ça ! #idéeàlacon #maisidéequandmême

Après un passage éclair chez les Paris Rollergirls (6 mois, c’est bref, mais intense), un polichinelle dans le tiroir, un démoulage et une autorisation de retour à la vie sportive, j’ai rejoins une équipe en cours de création, dans laquelle je m’investis autant que faire ce peut, les Psyko’Quads.

Ce que j’aime le plus dans cette team, c’est qu’on est toutes et tous à fond dedans mais qu’on ne se prend pas au sérieux une seule seconde. On est toutes et tous aussi tarés les uns que les autres, on débute toutes plus ou moins le derby, on a tout à apprendre et rien à perdre, bref, on s’éclate et c’est tout ce que je cherche dans une team.

L’instant cœur paillettes et arc-en-ciel étant terminé, j’en viens à mon point principal, à savoir : non le roller derby c’est pas pour les gonzesses. Le roller derby, ça sue, ça pue et ça fait mal.

Oui, voilà, un peu comme ça, parfois.

Pourquoi je te dis ça ? Parce que, peut-être, comme moi, tu t’es dit naïvement que ça avait l’air fastoche de faire du roller tout en se maravant la gueule avec les copines. Et bien saches que que nenni, lecteur, lecteuse ! J’en veux pour preuve ma participation suivie de mon décès corporel au Bootcamp organisé par l’équipe de Montreuil, les Nasty Pécheresses.

Ce qui s’annonçait comme une journée dédiée au derby, animée par trois coachs et anciennes coéquipières des Paris Rollergirls, s’est avéré être une journée de l’enfer, ponctuée de souffrance. Et donc, j’ai adoré ! (Oui la joueuse de roller derby a un léger côté sado-maso…)

Ainsi, pèle-mêle parmi mes souvenirs, j’ai  :

– appris à tracer un track (c’est le terrain sur lequel se déroulent les matchs, on dirait de l’hébreux quand on voit le schéma officiel de traçage mais en vrai, c’est super con).

– appris à apprendre à freiner en « hockey stop » et sur les toe-stops. Oui j’ai appris à apprendre. C’est volontaire. Je dois encore beaucoup bosser le truc pour le maîtriser mais au moins, j’ai la base du mouvement.

– révisé mes chutes sur un sol intérieur en bitume (WTF ville de Montreuil ?) et créé de nouvelles chutes artistiques non réglementaires mais qui font bien mal quand même.

– fait mon premier scrimmage (match amical) après 9h de roller : j’ai rien compris, j’ai rien vu passé, j’ai servi à rien, mais c’était top. La prochaine fois, je porte mes couilles et je tente de jammer (poste d’attaquante).

– eu 10/20 au test écrit blanc des Minimum Skills (test pratique et théorique à passer pour avoir le droit de jouer un match). Ce qui est bien mais pas top, sachant qu’il faut 16/20 pour valider la théorie, sans compter les aptitudes techniques, bien évidemment.

– fait des blocages positionnels, donné des petits hits, remonté une paceline de 10km en slalomant entre les joueuses, traversé une forêt de joueuses sur les stoppers, fait des esquives (ou du moins, j’ai tenté), bossé mon endurance, me suis détruit les cuisses, me suis cassé la gueule…

Bref, j’ai bouffé du derby pendant une journée et j’ai adoré ça. Même si à 23h quand on est parties, j’avais envie de mourir. Même si j’ai mis une semaine ou presque à ne plus avoir de courbatures. Même si j’ai eu souvent l’impression d’être complètement à la masse pendant cette journée. Même si j’ai du lutter avec moi-même pour ne pas m’arrêter quand j’en pouvais plus physiquement et psychologiquement.

Et on arrive donc à mon postulat de (presque) départ : le derby c’est un sport de filles, certes, mais c’est définitivement pas pour les gonzesses. Le derby te fait mal au corps et au cœur, le derby te demande beaucoup d’efforts, le derby te donne des bleus et l’envie de vomir parfois, le derby te demande un engagement total.

Moi qui étais, et qui suis toujours d’ailleurs, une dilettante de la vie, me lancer dans un sport qui demande tellement d’investissement, c’était très certainement une grosse idée de merde. Cependant je n’ai pas encore baissé les bras et c’est une petite fierté. C’est une des premières choses que j’ai appris avec ce sport, c’est qu’il faut aller au-delà de qui tu es et ne pas lâcher.

Quand je vois des nanas qui patinent comme des déesses et que je les compare à ma grâce d’éléphant et mon absence de technique, j’ai envie de pleurer et de raccrocher les patins. Mais, j’ai aussi une petite voix « derby » dans la tête qui me dit « Non, sors-toi plutôt les doigts et persévère espèce de flemmarde, et tu y arriveras ». Avant, elle n’existait pas cette voix. Et je suis contente de l’entendre enfin aujourd’hui, aussi bien dans le sport que dans d’autres moments de ma vie.

En gros, la petite voix, elle me fait ça.

Merci le derby !

Un commentaire pour “Je roule des patins et je sue des genoux. Ceci n’est pas un Kamoulox.

  1. AHAHAH putain, j’ai kiffé. Ça me donne presqu’envie de faire du sport. Presque.
    Et le coup de la petite voix, <3

    T'as bien du courage. C'est beau que tu t'y tiennes comme ça aussi. Chapal !

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